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Gérald Darmanin, le 20 août 2023 à Paris.
POLITIQUE – Il faudrait savoir. Comme avec l’épisode marquant de la réforme des retraites, vis-à-vis des Républicains, le gouvernement ne sait sur quel pied danser. Au coeur de ce tempo incertain, le désormais célèbre article 3 du projet de loi sur l’immigration prévu au Parlement dès le 6 novembre, qui doit régulariser les travailleurs sans papier dans les métiers en tension.
Après avoir laissé planer le doute quant à un éventuel retrait de l’article, chiffon rouge des LR, qui pourrait alors passer par voie réglementaire selon plusieurs caciques de la majorité, le ministre de l’Intérieur est venu clarifier la position gouvernementale. Sur BFMTV, ce lundi 30 octobre, Gérald Darmanin a assuré qu’il « tient » à l’article 3 mais a réaffirmé vouloir « trouver un compromis ».

« Nous sommes tous attachés à cet équilibre »
« Avec (le ministre du Travail) Olivier Dussopt, on tient à cet article » du projet de loi attendu lundi prochain au Sénat, a-t-il déclaré. Avec la Première ministre Élisabeth Borne, « nous sommes tous attachés à cet équilibre », a-t-il insisté. « Est-ce qu’on imagine un seul instant que la droite sénatoriale (…) va refuser de voter un texte parce que nous disons, indépendamment du fait qu’on va simplifier les procédures, indépendamment du fait qu’on va expulser les étrangers délinquants, qu’on va pouvoir avoir en France, des gens qui travaillent dans nos restaurants et dans notre agriculture ? », a-t-il questionné.
Interrogé sur la possibilité d’une motion de censure, évoquée par le président de LR Éric Ciotti si le gouvernement « passe en force » sur cet article 3, il a répondu : « Allons, allons, ce n’est pas raisonnable ». « Ce qui est raisonnable, c’est d’être dur avec les étrangers délinquants et intégrer ceux qui veulent travailler ». « On va trouver un compromis, mais le compromis c’est de le faire sur une base d’efficacité et de justice », a poursuivi le ministre. Ce n’est pas « jeter à la mer tous ceux qui travaillent, respectent les règles de la République, vibrent au son de la Marseillaise et travaillent très durement ».
« Régularisation massive »
Une position qui a fait bondir le patron de LR, Éric Ciotti. Sur le réseau social X (ex-Twitter), le député rétorque : « Pas les Français ! », sous-entendu, eux ne voudraient pas de cette mesure. Le Niçois a par ailleurs lancé une pétition sur l’immigration pour peser dans le débat.

Son homologue du RN, Jordan Bardella s’est également ému sur le même réseau en déclarant : « L’article 3 aboutira à la régularisation de clandestins la plus massive de l’histoire de notre pays. Derrière la prétendue « fermeté », une prime au viol de la loi et un appel d’air considérable qui accélérera notre submersion ».
Sur BFMTV, Gérald Darmanin a aussi répondu à distance à la vice-présidente de l’Assemblée Naïma Moutchou (Horizons) qui s’est dite « défavorable » à l’article 3, y voyant « une forme d’encouragement à l’immigration clandestine ». Le ministre a jugé cela « tout à fait faux ».
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