Dominique de Villepin, invité sur France inter ce jeudi 12 octobre.
POLITIQUE – Un cri du cœur qui n’épargne pas son ancienne famille politique. Invité ce jeudi 12 octobre sur France inter, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a été interrogé sur l’attaque sanglante commise par le Hamas en Israël, et ses répercussions en France. Un entretien durant lequel il a été invité à commenter la proposition faite par le président des Républicains Éric Ciotti, qui compte demander à Emmanuel Macron ce jeudi « la suspension de l’aide à l’Autorité palestinienne ».
Pour rappel, selon l’ONU, environ 80 % de la population de Gaza dépend de l’aide internationale, et environ un million de personnes dépendent de l’aide alimentaire quotidienne. Sans surprise, cette figure de la diplomatie de Jacques Chirac ne souscrit pas (du tout) à cette idée. « Tout ce qui, dans la politique politicienne, peut conduire à essayer de tirer profit politiquement de cette situation me dégoûte. Je le dis comme je le pense », a grondé Dominique de Villepin, avant d’insister : « il faut avoir un sens de l’humanité, de la justice et de l’honneur en politique. On ne peut pas jouer avec tout, sur ces sujets, nous ne sommes pas là pour tirer avantage de telle ou telle communauté ».

Une remarque qui vaut pour Les Républicains, et « de la même façon » pour la France insoumise, comme il l’explique dans la vidéo ci-dessous :
« Regarder les choses en face »
« Le point de départ de la politique quand on veut servir un peuple (…) c’est la lucidité. Il faut regarder les choses en face, et il ne faut pas être amnésique, et ne regarder qu’un aspect du sujet », insiste Dominique de Villepin, alors que la réaction des Républicains, dès le dimanche 8 octobre, ignore totalement la question palestinienne et la tradition gaulliste du parti de droite qui a longtemps plaidé pour la solution à deux États. Cela fait en réalité un moment qu’Éric Ciotti s’aligne sur les revendications des conservateurs israéliens, souhaitant par exemple « rompre avec une forme de tradition diplomatique globalement pro-arabe ».
Lors de la campagne pour la présidence des Républicains, le député des Alpes-Maritimes se prononçait par ailleurs pour la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, à l’instar de Donald Trump et à rebours de la position de la communauté internationale sur le sujet, dans la mesure où la question fragilise encore davantage les très maigres espoirs de processus de paix entre Israéliens et Palestiniens.
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