Gonzalo Fuentes via Reuters
Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis, à l’Assemblée nationale en 2018
POLITIQUE – Clémentine Autain est en « colère ». La députée LFI de Seine-Saint-Denis se désole ce mercredi 18 octobre de « l’immense gâchis » qui a été fait de la NUPES, au lendemain du moratoire du PS sur « sa participation aux travaux » de la coalition et après la prise de distance du Parti communiste français.
Dans une longue note de blog intitulée « Être ou ne pas être à la hauteur », l’élue insoumise juge sévèrement cette séquence douloureuse pour la NUPES, née du refus de la direction de LFI de qualifier le Hamas de groupe terroriste, à l’inverse des socialistes, écologistes et communistes. Elle déplore les invectives publiques auxquelles se sont livrés les représentants de la coalition et « qui nous mènent à des impasses et non à des solutions collectives » alors que le Rassemblement national fait tout pour se normaliser dans l’opinion.

« J’ai honte de nous. Honte que l’alternative de progrès social et écologique soit l’otage de petits intérêts, rentes de parti ou objectifs égotiques au regard de la vie de nos concitoyens. Honte de l’image, parfois digne de la cour de récréation, que nous renvoyons au moment où la souffrance humaine se déchaîne. Honte de devoir passer un temps infini à commenter des déclarations, des uns ou des autres, qui poussent à creuser le fossé entre nous », écrit-elle.
LFI n’a « pas été à la hauteur pour faire vivre » la NUPES
La députée de Seine-Saint-Denis regrette particulièrement le manque de concrétisation de la NUPES hors des murs de l’Assemblée nationale. « Nous n’avons pas su mettre en place, dès le début, les espaces de régulation, de dialogue et d’élaboration en commun », souligne-t-elle. Et si elle se refuse à « dédouaner la responsabilité de certains leaders ou courants d’autres partis » dans cet échec, elle pointe particulièrement le rôle manqué de la France insoumise, « fer de lance de la NUPES » mais qui n’aurait « pas été à la hauteur pour la faire vivre ».
« La LFI en tant que force motrice, ayant initié la coalition, a vocation à garantir le bon fonctionnement et le pluralisme de la NUPES. Le résultat est aujourd’hui un désastre », cingle-t-elle.

Ce constat amer ne l’empêche pas de « garder résolument espoir ». Ainsi, malgré les désaccords profonds affichés, notamment sur les questions internationales, Clémentine Autain estime que « l’union a de solides bases pour se tenir, se maintenir, s’ancrer ». Preuve en est, avance-t-elle, la demande unanime de toute la gauche d’un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël. « Pour arracher la victoire, nous ne pouvons pas retourner chacun cultiver nos petits jardins », met-elle en garde, alors que l’hypthèse d’un candidat unique en 2027 a du plomb dans l’aile, en dépit des assurances des socialistes et écologistes de s’y tenir. « Commençons par retrouver le fil du dialogue et de notre responsabilité historique. Il y a urgence », exhorte-t-elle.
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