capture M6-APFP
Alexandra de Taddeo et Piotr Pavlenski étaient jugés pour avoir diffusé des images pornographiques de l’ancien ministre Benjamin Griveaux.
JUSTICE – Cette histoire lui a coûté sa carrière politique alors qu’il en était la victime. À la fin de l’hiver 2020, avant que l’épidémie de Covid ne vienne bouleverser la vie en France et dans le monde, Benjamin Griveaux est encore candidat de la majorité présidentielle à la mairie de Paris. Mais le 14 février, il abandonne brutalement cette élection déjà mal engagée après des « attaques ignobles mettant en cause (sa) vie privée ».
Leurs auteurs, Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo, ont été condamnés ce mercredi 11 octobre par le tribunal correctionnel de Paris. Le premier, un artiste russe de 39 ans connu pour des performances extrêmes en Russie, a écopé de 6 mois de prison ferme sous bracelet électronique. La seconde, une jeune femme de 32 qui a brièvement entretenu une liaison avec Benjamin Griveaux en 2018 a également été condamnée à six mois de prison, cette fois avec sursis, pour avoir conservé les vidéos mais aussi pour avoir participé à leur diffusion, ce qu’elle contestait.

Les deux prévenus ont aussi été condamnés à verser 15.000 euros de dommages et intérêts à Benjamin Griveaux, ainsi que 5.000 euros pour frais d’avocats. Pior Pavlenski a indiqué en sortant de la salle d’audience qu’il ne ferait pas appel.
Pour l’avocat de Benjamin Griveaux, Richard Malka, « les élucubrations artistiques de l’un et les dénégations de l’autre ont été rejetées par le tribunal ».
L’avocat de Griveaux dénonce « la terreur 2.0 »
Deux jours avant la démission de l’ancien ministre et porte-parole du gouvernement, des vidéos d’un homme se masturbant avaient été publiées sur le site « Pornopolitique ». Il s’agissait d’images envoyées par Benjamin Griveaux à Alexandra de Taddeo durant leur très courte liaison qui avaient été montées avec des captures d’écran de messages échangés entre eux.

Piotr Pavlenski avait rapidement revendiqué la publication pour, disait-il alors, dénoncer « l’hypocrisie dégoûtante » de l’homme politique qui « utilisait sa famille en se présentant en icône pour tous les pères et maris de Paris ». Sa compagne Alexandra de Taddeo a toujours affirmé que la publication des vidéos (qu’elle avait gardées « pour se protéger ») s’était faite à son insu. Elle a, en revanche, dit soutenir la « démarche artistique » de son compagnon.
« En réalité, le modèle qu’ils réclament, c’est la terreur 2.0 aux mains des plus violents », a dénoncé l’avocat de Benjamin Griveaux, Richard Malka, lors du procès qui s’est déroulé en juin. « L’art n’a jamais été un instrument de délation pour détruire des vies, un instrument totalitaire, de puritanisme », avait-il poursuivi en l’absence de son client. À 45 ans, ce proche d’Emmanuel Macron est désormais entrepreneur et investisseur très loin de la vie politique.
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