Les Irlandais devraient connaître, samedi 25 octobre en fin de journée, leur nouvelle présidente qui succédera pour sept ans à Michael Higgins, 84 ans, après deux mandats depuis 2011 à ce poste essentiellement honorifique.
La favorite est Catherine Connolly, une députée proche des partis de gauche attachée à la neutralité militaire du pays.
Quelque 3,6 millions d’électeurs ont été appelés à voter vendredi. Selon les statistiques régionales, seuls 38 % des électeurs ont voté à Dublin, et dans de nombreuses régions, la participation affichait un taux inférieur à 40 %. Les bureaux de vote ont fermé leurs portes à 22 heures (23 heures à Paris).
Largement en tête des sondages, Catherine Connolly, une ex-avocate sexagénaire qui parle couramment le gaélique, est soutenue par les principaux partis d’opposition, dont les Verts et la formation nationaliste Sinn Fein, autrefois vitrine politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Opposée à une augmentation des dépenses de défense, elle défend la tradition de neutralité militaire de l’Irlande, qui a un programme de partenariat avec l’OTAN mais n’en est pas membre.
Sa rivale Heather Humphreys, elle aussi sexagénaire, est membre du parti de centre droit Fine Gael, pilier de la coalition au pouvoir. Issue de la minorité protestante d’Irlande, cette dernière s’est présentée, tout au long de la campagne, comme une figure de rassemblement.
Des propos sur l’UE qui font débat
Propalestinienne et favorable à une unification de l’île d’Irlande, Catherine Connolly a affirmé pendant la campagne vouloir être « une présidente pour tous les citoyens, en particulier pour ceux qui sont souvent exclus et réduits au silence ».
Bien qu’elle se soit dite pro-européenne pendant cette campagne, sa rivale Heather Humphreys l’a épinglée pour des propos qu’elle avait tenus en 2016, après le vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni. Catherine Connolly avait alors déclaré que les électeurs britanniques avaient « exposé l’UE [Union européenne] pour ce qu’elle est ». L’Irlande est entrée dans l’UE en 1973 et ses quelque 5,2 millions d’habitants sont majoritairement pro-européens.
Vendredi à Galway, ville portuaire de la côte ouest, Catherine Connolly est arrivée au bureau de vote à vélo, et s’est refusée à parler politique avec les journalistes. « Je suis allée nager ce matin, ça m’a calmée. (…) J’ai l’intention ensuite d’aller me cacher un peu », a-t-elle simplement déclaré.
Manque de candidats
C’est la première fois depuis 1990 que deux candidats seulement briguent la présidence irlandaise. Dépitées de ne pas voir leur candidate Maria Steen figurer parmi les choix possibles – elle n’a pas réuni suffisamment de soutiens parmi les parlementaires –, plusieurs figures conservatrices ont appelé leurs partisans à inscrire son nom malgré tout sur leur bulletin. Ce qui les rendrait nuls de facto.
Selon un sondage publié jeudi, 6 % des électeurs pourraient décider de suivre cette consigne.
Plusieurs célébrités avaient initialement envisagé de se présenter avant de renoncer, comme la star des arts martiaux mixtes (MMA) Conor McGregor, le musicien et philanthrope Bob Geldof, ou le danseur irlando-américain Michael Flatley.











