L’ex-épouse de Joël Le Scouarnec a réaffirmé, mercredi, ne s’être « jamais » doutée de la pédocriminalité de l’ancien chirurgien.
Elle est accusée notamment par son ex-beau-frère d’avoir su sans agir.
Marie-France Le Scouarnec témoignait devant la cour criminelle du Morbihan.

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Affaire Le Scouarnec : le procès de l’horreur et de l’omerta

« Je n’ai jamais eu de doutes ». Entendue ce mercredi 26 février devant la cour criminelle du Morbihan, l’ex-femme de Joël Le Scouarnec a répété ne s’être jamais doutée de la pédocriminalité de l’ancien chirurgien, jugé à Vannes pour violences sexuelles sur 299 patients, souvent mineurs. Elle est notamment accusée par son ex-beau-frère d’avoir su et de n’avoir « rien fait » pour empêcher les agissements de son ex-mari.

« Il n’y a rien qui pouvait me laisser le penser. Rien, rien, rien (…) Je n’ai jamais eu de doutes », a assuré Marie-France Le Scouarnec au troisième jour du procès, accusant certaines de ses nièces de « mentir » sur des violences sexuelles commises par l’ex-chirurgien et démentant connaître ses penchants pédophiles, malgré des affirmations en ce sens auprès des enquêteurs en 2017, lors de l’interpellation de son ex-mari.

Des accusations mais pas de preuves

Depuis le début de l’affaire, Marie-France assure ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur son mari, malgré plusieurs documents laissant penser le contraire et une première condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques en 2005, déjà à Vannes. Elle « aurait pu faire en sorte que mon frère soit interpellé » avant 2017, date de son interpellation, avait affirmé à la cour criminelle du Morbihan le frère cadet de Joël Le Scouarnec, avant de reconnaître ne pas avoir de « preuves » pour fonder ses propos.

L’ancienne épouse, vêtue de sombre et portant une perruque, a d’abord décrit des relations « excellentes » avec son ex-époux, mettant en doute la parole d’une des nièces de Joël Le Scouarnec pour des faits de viols. « Jusqu’à l’âge adulte, elle était toujours pendue au cou de mon mari », a-t-elle déclaré, considérant cette victime comme « une petite fille tortueuse ».

Joël Le Scouarnec a été condamné par les assises de Saintes en 2020 à 15 ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces. D’autres violences sexuelles, dont certaines sur une autre nièce, n’ont pas été jugées car prescrites. Marie-France, qui dit avoir subi deux viols dont l’un pendant son enfance par un oncle maternel, a estimé qu’il ne « faut pas croire qu’on peut tout dire, c’est trop facile ça ». Elle explique s’être tue à l’époque pour protéger sa mère, endeuillée par la mort d’un fils. 


A.B. avec AFP

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