La mysophobie est une peur irrationnelle des microbes et de la saleté.
Des causes génétiques ou la survenue d’un événement traumatisant peuvent expliquer cette phobie.
Une thérapie multidisciplinaire peut aider le mysophobe à vaincre ses peurs.
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Bien dans son corps, bien dans sa tête
On connaît bien l’hypocondrie, cette peur d’avoir un problème de santé. Mais, plus que de tomber malade, la peur est pour certains d’être en contact avec des germes ou des parasites. On parle alors de mysophobie, une peur maladive et irrationnelle qui peut virer à l’obsession et rendre la vie impossible à ceux qui en souffrent. On vous explique.
Qu’est-ce que la mysophobie ?
La mysophobie est une peur excessive et irrationnelle des microbes, des bactéries et de la saleté en général. On parle aussi de germophobie, la peur des germes. Il s’agit d’un véritable « trouble anxieux », selon le Centre psychologique de Mons, en Belgique.
La mysophobie est le plus souvent diagnostiquée comme étant un trouble obsessionnel compulsif (TOC), puisque les personnes qui en sont atteintes ressentent sans cesse le besoin de se laver les mains. Ce terme de mysophobie aurait d’ailleurs été inventé en 1879 par le médecin militaire américain William A. Hammond, pour décrire plusieurs de ses patients qui se lavaient les mains de façon répétée et compulsive. Chez les mysophobes, « la simple idée d’être exposé à des germes peut déclencher des crises d’angoisse », explique le Centre psychologique belge. Ils vont ainsi avoir tendance notamment à éviter de toucher les poignées de portes, de serrer des mains, d’utiliser les toilettes publiques, ou toute autre situation jugée sale. De manière générale, les personnes atteintes de cette phobie sont obsédées par la propreté.
Quelles sont les causes de cette phobie ?
Plusieurs causes peuvent expliquer le développement de la mysophobie chez une personne. Selon le psychanalyste Rodolphe Oppenheimer, « l’hérédité et la génétique auraient un lien étroit avec la phobie des germes ». Ainsi, un enfant dont le parent a un trouble obsessionnel compulsif est plus susceptible de devenir mysophobe. Cette peur étant elle-même corrélée à un TOC.
Un événement traumatisant ou marquant vécu par le passé peut aussi conduire au développement de cette phobie. Par exemple, « une personne ayant vécu une infection grave ou une maladie infectieuse peut développer une peur excessive des germes », explique le Centre psychologique de Mons.
Comment soigner la mysophobie ?
Si la mysophobie peut perturber considérablement la vie quotidienne de la personne qui en est atteinte, des thérapies existent pour apaiser ces peurs. Une approche multidisciplinaire est souvent nécessaire pour aider la personne à se détacher de sa phobie. Elle comprend généralement une thérapie cognitivo-comportementale, pour accompagner le mysophobe à modifier ses pensées et son comportement obsessionnel. Cet accompagnement peut inclure une exposition progressive aux éléments sources d’angoisses, de manière à désensibiliser l’individu et à lui apprendre à gérer ses peurs. Des techniques de gestion de l’anxiété sont aussi utiles pour que le phobique réussisse, progressivement, à rester dans un environnement jugé contaminé, sans faire de crise d’angoisse.
Si besoin, un professionnel de la santé mentale peut également proposer la prescription de médicaments pour atténuer les symptômes de la mysophobie. Dans tous les cas, l’appui d’un professionnel est grandement recommandé pour accompagner une personne phobique dans son combat contre ses angoisses.