Une fusillade a éclaté à la sortie d’une boite de nuit de la Grande-Motte, dans l’Hérault, où SCH se produisait dimanche.
Un proche de l’artiste de 31 ans a été tué tandis qu’un second a été grièvement blessé.
Dans le sillage de Jul, ce fils de routier est l’une des stars de la scène rap marseillaise.
Son entourage ne souhaite pas faire de « commentaire pour le moment« . Figure incontournable du rap français, SCH a perdu l’un de ses proches, tandis qu’un second a été grièvement blessé, à leur départ dans la nuit de dimanche 25 à lundi 26 août de la célèbre discothèque La Dune, à La Grande-Motte, où l’artiste venait de se produire. Sur une route qui longe le bord de mer vers Carnon, face à la plage du Grand Travers, les deux hommes ont été la cible de tirs à l’arme automatique provenant d’une autre voiture.
D’après les premiers éléments de l’enquête, SCH pourrait avoir été visé par ce qui s’apparente à un guet-apens puisqu’il a changé de véhicule au dernier moment. Celui des auteurs de la fusillade, qui sont activement recherchés par la police, a été retrouvé sur la commune voisine de Lunel, sans être incendié, un procédé habituel dans les affaires de grand banditisme ou de narco-banditisme.
Fasciné par Eminem et les films de gangsters
Fils d’un routier d’origine allemande et d’une infirmière, SCH, de son vrai nom Julien Schweitzer, a grandi dans le quartier historique de Saint-Barnabé, dans le XIIe arrondissement de Marseille. Adolescent, il se met au rap après avoir découvert 8 Mile, le film autobiographique avec Eminem. Recalé au bac – il a été agressé à coup de tesson de bouteille la veille d’une épreuve – il entre en section professionnelle et devient technicien du froid et enchaîne les petits boulots.
C’est en 2014 qu’il se fait appeler SCH, les trois premières lettres de son nom de famille, avant de publier ses premières mixtapes. Entre réalité et fantasme, ses textes sombres évoquent la violence, la drogue et la précarité et lorgnent sur l’univers des gangs, à l’image de « Gomorra », un titre dont le clip a été tourné à Naples, dans le quartier chaud de la Scampa.
Depuis la parution de son premier opus, Anarchie, en 2016, SCH est l’un des plus gros vendeurs du rap français. Son coup d’éclat ? La trilogie JVLIVS, dont le troisième opus est paru au printemps dernier. Dans cette saga musicale sur fond de grand banditisme, le rappeur convoque des confrères comme Jul, Ninho ou encore le controversé Freeze Corleone. Le pianiste Sofiane Pamart ou encore José Luccioni, la voix française d’Al Pacino, la star mythique de Scarface.
En 2020, SCH s’est illustré au sein de 13’Organisé, un album collectif d’artistes marseillais emmenés par la superstar locale Jul dont le tube « Bande Organisée » a dépassé les 526 millions de vues. La même année, il a fait partie avec Shay et Niska du jury de l’émission « Nouvelle École », l’adaptation sur Netflix de l’émission américaine « Rhythm + Flow », recrutant les candidats dans la cité phocéenne.
SCH n’a pas de lien connu avec le grand banditisme. Et son attrait pour la violence se veut purement esthétique. « Je pense que pour avoir regardé pas mal de Tarantino, de Scorsese et tous ces films de la même trempe, ça ne m’a pas fait devenir un braqueur ou un tueur en série », expliquait-il l’été dernier à La Provence. « Pour être assez proche de tout ce qui se passe dans ma ville, pour avoir – moi comme d’autres personnes – perdu des amis dans tout ce merdier, j’aurais du mal à glorifier ça ».
En avril dernier, SCH a été récompensé lors de la deuxième édition de la cérémonie des Flammes, les trophées du rap et des musiques urbaines, pour son concert monstre au Stade Vélodrome, en juillet 2023. En tournée dans toute la France au moment du drame survenu dimanche à la Grande Motte, il a encore de nombreuses dates prévues à automne, avant un passage très attendu en décembre à l’Accor Arena de Paris.