Les dégâts occasionnés dans les cultures par le grand gibier se chiffrent, chaque année, à plusieurs millions d’euros.
Des indemnisations prises en charge par les Fédérations de chasseurs.
Mais ces derniers, et une proposition de loi, veulent changer les choses.
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Le 13H
Forcer l’État à payer plutôt que les chasseurs pour les dégâts occasionnés par le grand gibier sur les parcelles agricoles. C’est la proposition de loi déposée, en juillet dernier, par un sénateur Les Républicains. Car depuis une loi de 1968, ce sont bien les Fédérations de chasse qui doivent dédommager les agriculteurs dont les récoltes ont été détruites par des sangliers, des cerfs ou des chevreuils. Et ces dernières années, la multiplication de ces animaux sur le territoire a entraîné une inflation des coûts de dédommagement pour les Fédérations.
« Taxer la Fédération, c’est taxer les chasseurs. C’est d’autant plus grave qu’on se retrouve avec un effectif de chasseurs qui baisse d’année en année », s’inquiète ainsi Marc Ballat, directeur de la Fédération départementale des chasseurs du Gard (FDC30), dans le reportage du JT de TF1 en tête de cet article. Le sénateur LR à l’origine de la proposition de loi, Laurent Burgoa, affirme quant à lui que si « on ne change pas le mode d’indemnisation, plusieurs dizaines de Fédérations mettront la clé sous la porte parce qu’ils n’arriveront pas à payer les dégâts ».
Des animaux de plus en plus nombreux
Selon un rapport publié par deux députés cette année, « la population de sangliers a été multipliée par vingt depuis 1973, par onze pour les cerfs et par onze pour les chevreuils ». Des animaux qui ont également vu leur « répartition géographique s’étendre sur presque la totalité du territoire métropolitain ». Ainsi, « l’accroissement [des] dégâts aux cultures est colossal, à tel point que les chasseurs et leurs Fédérations ne peuvent plus assumer seuls la charge annuelle des dégâts aux cultures agricoles qui s’élève à 77 millions d’euros », assure Laurent Burgoa dans sa proposition de loi.
Le sénateur assure qu’un « soutien urgent de la part de l’État est plus que jamais nécessaire » avec la prise en charge des indemnités. Il pointe d’ailleurs le fait que les chasseurs « sont les seuls à prendre en charge ces dégâts alors même que la chasse n’est pas ou peu pratiquée sur près de 30% du territoire et que la gestion administrative a été déléguée aux Fédérations en 2000 sans contrepartie financière ».
À noter que si les cerfs et les chevreuils peuvent provoquer d’importants dégâts dans les cultures, les sangliers sont responsables de 80 à 85% d’entre eux.