Quatre jours après l’incendie criminel ayant visé la synagogue Beth Yaacov de La Grande-Motte (Hérault), le suspect principal, El Hussein K., âgé de 33 ans, a été mis en examen, mercredi 28 août, pour « association de malfaiteurs terroriste », « tentative d’assassinats commis en raison de la race ou de la religion en relation avec une entreprise terroriste », « détention et transport de produit incendiaire en vue de la préparation de dégradations dangereuses pour les personnes » et « violences sur fonctionnaires de la police nationale, aggravées par l’usage d’une arme ». Il a été placé en détention provisoire. La décision du juge d’instruction est conforme aux réquisitions du Parquet national antiterroriste (PNAT), qui avait annoncé, plus tôt dans la journée, l’ouverture d’une information judiciaire.
Un autre homme, qui aurait été au courant des projets d’El Hussein K. et soupçonné d’être son complice, a également été mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste » et il a été écroué. Enfin, une troisième personne – qui avait transporté El Hussein K., samedi 24 août, après son attaque, entre Le Grau-du-Roi (Gard) et Nîmes, où il a été interpellé dans le quartier sensible de Pissevin –, a été mise en examen pour « recel de malfaiteur terroriste » et placée sous contrôle judiciaire.
L’enquête de flagrance et les auditions en garde à vue d’El Hussein K., qui ont débuté lundi, ont permis d’en savoir un peu plus sur son profil et son parcours de radicalisation. Né à Blida, en Algérie, il est arrivé en France en passant par l’Espagne en 2016. Père d’un enfant avec une ressortissante française en 2019, il est en situation régulière car titulaire d’un récépissé de demande de carte de séjour. Sans emploi ni revenu, il occupe sans bail un logement du quartier de Pissevin, à Nîmes.
« De diverses auditions et de ses publications sur les réseaux sociaux, il apparaît qu’EHK s’est radicalisé dans la pratique de sa religion depuis plusieurs mois et nourrit également, de longue date, une haine des juifs, plus spécifiquement focalisée sur la situation en Palestine », précise le PNAT. Sur son compte Facebook, désormais supprimé, il avait publié fin 2023 une image représentant un lion recouvert d’un drapeau palestinien tenant dans sa gueule un rat ceint d’un drapeau israélien. Le PNAT ajoute dans son communiqué : « Il a enfin fait part à certains de ses proches de son intention d’aller combattre à Gaza. »
Condamné pour des infractions mineures – défaut de permis ou d’assurance, usage de stupéfiants –, il n’était pas « pas connu des services de l’antiterrorisme, ni des services étrangers », avait déclaré, dimanche, le ministre de l’intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, selon qui « la DGSI [direction générale de la sécurité intérieure] ne documente pas qu’une organisation extérieure lui aurait demandé de passer à l’acte ».
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