
Son visage juvénile était reconnaissable entre mille à ses grands yeux noirs qui buvaient le plan de l’intérieur, regard grand ouvert qui trahissait un monde d’émotions. Tatsuya Nakadai fut un pilier du cinéma japonais, un acteur extraordinaire et l’un des derniers témoins de l’âge d’or d’après-guerre, dont la carrière s’étend sur sept décennies et près de 110 films.
Il a à peu près tout joué : héros et antihéros, féodaux et contemporains, samouraïs et gangsters, toujours avec cette largesse du regard qui prolongeait sa précision gestuelle. Il a travaillé avec la plupart des grands cinéastes de son temps, comme Masaki Kobayashi, Mikio Naruse, Hideo Gosha, Kon Ichikawa, Kenji Misumi, entre autres. On souvient surtout de lui grimé en vieux seigneur déchu dans Ran (1985), l’épopée guerrière d’Akira Kurosawa. Le comédien est mort le 8 novembre des suites d’une pneumonie, dans un hôpital de Tokyo, à l’âge de 92 ans.
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