- Le 14 juillet 2022, le feu d’artifice organisé par la commune du Maine-et-Loire, avait viré au drame.
- Un enfant de 7 ans et sa sœur de 24 ans avaient été tués par le souffle de l’explosion.
- Le maire de Cholet et d’autres prévenus, poursuivis pour coups et blessures involontaires, sont jugés depuis ce lundi.
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Le 20H
Le 14 juillet 2022, la fête bat son plein à Cholet pour le feu d’artifice en ce jour de Fête nationale. Quand soudain, le pire arrive. Des mortiers dysfonctionnent, explosent. Et le souffle de l’explosion tue deux personnes : Meggy, 24 ans, et son frère Gabriel, 7 ans. Leurs parents et le compagnon de la jeune femme sont grièvement blessés. Douze autres personnes ont également subi des blessures lors de ce spectacle pyrotechnique organisé par la Ville, qui s’est transformé en cauchemar. Le maire de Cholet (Maine-et-Loire) et d’autres prévenus sont poursuivis pour homicides et blessures involontaires. Le procès s’est ouvert ce 17 novembre, comme le montre le reportage du 20H de TF1 en tête d’article.
Une première journée marquée par les témoignages des parents des deux jeunes décédés, ainsi que d’autres victimes. « Tous les jours, c’est compliqué »
, a témoigné Sébastien Mandote, le père des deux défunts. Il a décrit au président du tribunal, Lionel Ascensi, la « boule de feu »
qui s’est abattue sur eux ce soir-là.
Sur le banc des accusés, six prévenus qui se renvoient la responsabilité. « Jusqu’à ce jour, à peu près personne n’a assumé sa responsabilité, personne ne se sent responsable de grand-chose, renvoyant toujours à l’autre, vous savez, toujours l’autre, la grande responsabilité de ce qui s’est passé »
, a déclaré Me Pascal Rouiller, l’avocat des parties civiles.
Une série de dysfonctionnements à l’origine du drame
Ce drame s’explique par une multiplication de dysfonctionnements, et notamment un majeur : l’absence d’un périmètre de sécurité de 150 mètres. Les spectateurs n’auraient jamais dû être aussi près de la zone de tir. L’artificier aurait pourtant signalé le manque du périmètre de sécurité. « Il dit qu’il n’y a pas de barrière et que manifestement il manque un certain nombre d’éléments sur la protection du périmètre de sécurité, que c’est un sujet important, qu’il convient de s’en occuper. Ce à quoi on lui répondit que le nécessaire sera fait »
, défend son avocat, Me Nicolas de la Taste.
Mais ce ne sera jamais le cas : l’enquête a déterminé qu’il n’y avait eu aucune barrière ni signalisation installée par l’organisateur ou la mairie ce soir du 14 juillet 2022.
Parmi les douze blessés ce soir-là, Justine Rouillé et ses amies. Elles témoignent, toujours dans l’incompréhension après cette soirée cauchemardesque : « On s’est dit ‘s’il n’y a pas d’interdiction, on peut se mettre là, et si c’est ouvert au public, c’est que c’est censé être en sécurité' »
, a déclaré la jeune femme à la sortie du tribunal. « J’ai toujours des peurs, des appréhensions à sortir. À 16 ans, vivre ça, voir ça, voir ce genre de choses, ce n’est pas normal. Et ça nous suit toute notre vie »
, a déploré son amie, Kyliane Bertier.
L’audience de mardi sera consacrée à des expertises. Le procès durera jusqu’à vendredi. L’adjoint au maire, responsable de la sécurité, devra fournir des réponses mercredi, lors des auditions des six prévenus. Poursuivis pour homicide et blessures involontaires, ils encourent une peine de trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.

