Un homme âgé de 20 ans et né en Afghanistan a été mis en examen à Paris pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle » et « financement d’entreprise terroriste », et placé en détention provisoire, a communiqué le parquet national antiterroriste (PNAT) à l’Agence France-Presse samedi 1er novembre, confirmant une information du Parisien.
« Manifestement adhérent à l’idéologie djihadiste, il est soupçonné d’avoir été en lien avec l’EI-K [Etat islamique au Khorassan], notamment par l’envoi de fonds et à des fins de traduction et de relais de la propagande de cette organisation terroriste », a précisé le PNAT.
Selon Le Parisien, il est arrivé en France il y a quelques années, a été arrêté dans un centre de rétention administrative de Lyon par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure le 26 octobre. Toujours d’après le journal, les investigations démontrent que « le suspect, déjà sous le coup d’une procédure pour apologie du terrorisme, éditait et diffusait la propagande de l’EI-K sur les réseaux sociaux prisés des jeunes tels que TikTok ou Snapchat », et ont mis au jour des « circuits de financement en direction de l’étranger, vraisemblablement vers des jihadistes de cette branche afghane de Daech ».
En 2024, l’EI-K a perpétré un attentat à Moscou faisant 145 morts
La « menace jihadiste représente 80 % des procédures » diligentées par le Pnat, avait rappelé mi-septembre 2024 le procureur antiterroriste Olivier Christen. « Au premier semestre 2024, il y avait eu à peu près trois fois plus de procédures » de ce type que sur la même période en 2023, avait-il ajouté. Cet accroissement s’explique d’après lui par le « contexte géopolitique », mais aussi par « la reconfiguration notamment en Afghanistan » du groupe Etat islamique.
En septembre 2024, deux attaques du groupe EI-K, la branche régionale de l’EI en Afghanistan, ont tué une vingtaine de personnes dans ce pays. L’attaque la plus meurtrière de l’EI-K avait fait 145 morts en mars dans une salle de concert à Moscou.
« L’EI-K s’est imposé comme la branche de l’EI la plus tournée vers l’international. Il a produit de la propagande dans plus de langues que n’importe quelle autre filiale depuis l’apogée du califat autoproclamé en Irak en Syrie », avait souligné Lucas Webber, cofondateur du site spécialisé Militant Wire. « Cette vision internationale inclut une campagne ambitieuse et agressive pour renforcer ses capacités opérationnelles extérieures et frapper ses différents ennemis à l’étranger ». L’EI-K est depuis longtemps dans le viseur des polices et services de renseignement occidentaux mais aussi russes.

