Delphine Labails a annoncé « se mettre en retrait » de son mandat de maire.
Âgée de 40 ans, la maire de cette commune de Dordogne estime qu’elle doit préserver sa « santé » et son « équilibre familial.

Elle s’est « épuisée » à la tâche. Dans un communiqué publié vendredi 13 décembre, la maire de Périgueux (Dordogne), Delphine Labails, a annoncé « se mettre en retrait » de son mandat. La socialiste de 49 ans, élue à la tête de cette commune de près de 30.000 habitants en 2020, explique ressentir « les effets d’un épuisement professionnel conséquent , qui met en danger à la fois [sa] santé et [son] équilibre familial ».

Celle qui est aussi conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine et première vice-présidente de l’agglomération du Grand Périgueux évoque « l’énergie considérable » demandée à un maire, « principalement en zone rurale », les « attentes des administrés » et la « disponibilité de tout instant ».

Un combat « plus éprouvant » pour une femme

Elle pointe aussi le « combat politique », « plus difficile et éprouvant quand on est une femme ». Dans son communiqué, Delphine Labails dit n’avoir « pas économisé son énergie », face à des « contraintes règlementaires toujours plus fortes, des procédures toujours plus complexes et les contraintes financières restreintes des collectivités territoriales ».

Antoine Audi, chef de file de l’opposition et ancien maire de droite de Périgueux, invité de France Bleu Périgord samedi matin, a estimé que la maire socialiste avait fait une « erreur », en s’épuisant « à faire de son mandat de maire un combat politique. »

Après avoir annoncé sa mise en retrait « pour plusieurs mois », Delphine Labails a indiqué que son premier adjoint prendrait la relève en son absence, conformément à la réglementation.

Au Congrès de l’Association des maires de France (AMF) le mois dernier, la ministre du Partenariat avec les territoires, Catherine Vautrin, avait indiqué que 2400 maires – sur un total d’environ 35.000 en France – avaient démissionné depuis le début de leur mandat en juin 2020, soit « 40 de plus par an lors de ce mandat ».

Et 83% des maires estiment que leur mandat « est usant pour la santé », d’après une étude menée en 2024 par Sciences Po et le CNRS pour l’AMF. En 2022, un sondage Ifop indiquait par ailleurs que plus d’un maire sur deux (55%) ne souhaitait pas se représenter à la fin de son mandat en 2026, un record en vingt ans.


Rania HOBALLAH avec AFP

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