- Une pétition a été lancée le 24 octobre dernier pour réclamer la mise en place de wagons réservés aux femmes dans les transports en commun franciliens.
- Cette revendication coïncide avec les Rencontres nationales des Transports publics, qui doivent réunir élus et opérateurs à Orléans à partir de mardi.
Vers une reprise du modèle japonais en France ? Une pétition a été lancée le 24 octobre dernier pour la création de « wagons réservés aux femmes et aux enfants sur l’ensemble du réseau Transilien »
. Selon cette initiative, en ligne sur le site Change.org, « les femmes ne se sentent pas en sécurité dans les transports d’Île-de-France (…) et vivent leurs trajets avec un sentiment constant de vulnérabilité et d’inquiétude »
. « Les femmes ne devraient pas ressentir de crainte à chaque trajet. Elles ont le droit de se déplacer dans la sérénité et la sécurité »
, ajoutent les auteurs.
Concrètement, les signataires demandent à « Île-de-France Mobilités et à la
SNCF
d’agir concrètement »
en lançant un « projet pilote de wagons réservés aux femmes et aux enfants sur la ligne RER »
, « mettre en place une signalétique claire et visible pour identifier ces wagons »
et à « renforcer la surveillance et les dispositifs de sécurité dans ces zones »
.
Le sentiment d’insécurité peut amener une femme à restreindre ses choix
Le sentiment d’insécurité peut amener une femme à restreindre ses choix
Raphaël Adamczak
Selon le dernier rapport de la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof), en mars dernier, sept femmes sur dix ont déjà subi des violences sexistes et sexuelles dans les transports franciliens. Plus de la moitié des usagères déclarent ne pas s’y sentir en sécurité (56%), un chiffre qui atteint les 81% après 22 heures.
« Les femmes expriment plus de peur que les hommes dans l’espace public »
, note Raphaël Adamczak, chercheur en psychologie sociale, qui étudie l’impact des environnements urbains selon le genre. « Le sentiment d’insécurité peut amener une femme à restreindre ses choix de domicile, de lieux et d’horaires de travail, limitant son accès à l’emploi, à la culture et à la vie sociale, renforçant les inégalités hommes-femmes »
, ajoute-t-il, auprès de l’AFP.
Plusieurs pays, comme le Japon, l’Inde, le Mexique ou l’Allemagne ont déjà adopté des mesures similaires.
Cette pétition, qui a déjà recueilli plus de 13.600 signatures, a été lancée le jour d’une tentative de viol d’une Brésilienne, en pleine journée dans le RER C. Elle intervient aussi avant l’ouverture des Rencontres nationales des Transports publics à Orléans, où l’insécurité sera un des thèmes abordés par les élus et les opérateurs.










