La rentrée est toujours un moment synonyme de changement, et cette année elle le sera pour certains plus que d’autres.
200 collèges vont expérimenter la pause numérique : pas de téléphone portable au sein de l’établissement, y compris à la récréation.
Dans une centaine d’écoles, c’est l’uniforme qui sera testé au nom d’une égalité entre les élèves.
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Rentrée scolaire 2024
Les robes et les tee-shirts colorés, c’est terminé. Dès lundi, pour se rendre à l’école, des milliers d’enfants comme Emma et Lily devront porter obligatoirement un uniforme. « C’est mieux parce qu’il y a des personnes qui se trouvaient plus belles que les autres », confie la jeune fille. Pull gris, polo blanc… Les habits sont classiques, même trop pour Lily, qui n’aime pas ses nouveaux vêtements : « Je préfèrerais avoir un tee-shirt rose et rouge », dit-elle avec déception, dans la vidéo en tête de cet article.
La tenue est gratuite, financée conjointement par l’État et la commune. Cette famille va donc faire quelques économies mais pour la mère de famille, ce n’est pas l’essentiel : « C’est un moyen d’avoir moins de différences sur les enfants, plus d’égalité, ça veut dire les filles et les garçons sur la parité », raconte Cécile Poujol-Fernandez. Pour le bas, seule la couleur bleu marine est imposée. La petite dernière a choisi une jupe à paillettes.
« L’uniforme remet un cadre »
90 établissements scolaires se sont portés volontaires pour l’expérimentation de l’uniforme. À Béziers, les enfants portent même déjà la veste de costume. Ce jeudi 29 août, 400 enfants de Balma, près de Toulouse, sont venus récupérer les nouveaux uniformes, symboles de fermeté pour le maire de la commune. « Il remet un cadre à l’institution de la République, il redonne une forme d’autorité symbolique aux enseignants, qui en ont bien besoin dans nos temps », explique Vincent Terrail-Novès. Seul le choix de la couleur est critiqué par quelques parents. « On va voir ce que ça va donner mais le petit bémol, c’est la couleur blanche », selon une maman.
Des uniformes pour certains et des portables au placard pour d’autres. Pour leur rentrée en sixième, Lisy et ses copines devront éteindre leur téléphone et les déposer dans leurs casiers toute la journée. « Je suis un peu triste de ne pas avoir mon téléphone parce que j’avoue que je suis tout le temps collée dessus », raconte l’adolescente. Limiter l’exposition aux écrans, prévenir les violences en ligne… Cette pause numérique est testée dans plus de 200 collèges dont celui d’Emma : « Je suis dégoûtée », déclare-t-elle.
Des enfants déçus mais des parents satisfaits. « Ils ne communiquent plus du tout à l’oral, ils s’envoient même des messages entre eux alors qu’ils sont à côté donc pour recréer du lien social, je trouve que c’est une bonne chose », se réjouit Alison Dejean, mère de Lisy. La pause numérique pourrait être généralisée dès le 1er janvier 2025 dans tous les collèges de France.