Le ministre de l’Intérieur a reçu Darius Rochebin dans son bureau de la place Beauvau ce dimanche 29 septembre.
L’occasion d’un long entretien d’une heure pendant lequel le successeur de Gérald Darmanin est notamment revenu sur le thème fort de son début d’exercice.
« Comme des millions de Français, je pense que l’immigration n’est pas une chance », a-t-il notamment déclaré.

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Philippine, 19 ans, tuée à Paris : une enquête et des questions

Il a pris ses quartiers sous le regard de Georges Clemenceau, qui l’a précédé place Beauvau, mais aussi au Sénat. « Et surtout, il était Vendéen ! », s’enthousiasme Bruno Retailleau qui parle de son ministère de l’Intérieur comme du « ministère de l’urgence ». Homme fort du gouvernement de Michel Barnier, l’ancien patron des sénateurs LR dit avoir « à cœur de protéger les Français » alors qu’arrive un mois d’octobre qu’il qualifie de « dangereux » avec notamment le premier anniversaire de l’attaque du 7 octobre en Israël . Ce dimanche 29 septembre, il a livré à Darius Rochebin les grandes lignes de ce qu’il souhaite entreprendre à son poste, notamment en termes d’immigration.

Mort de Philippine

Bruno Retailleau révèle que la mort de la jeune Philippine, 19 ans, dont le corps a été retrouvé au bois du Boulogne , « a eu chez lui un écho particulier ». Il évoque la mort d’un « être cher en Vendée », un prêtre « assassiné par un migrant en situation irrégulière sur le territoire français » qui faisait l’objet de trois OQTF. Soupçonné d’être l’auteur de l’incendie de la cathédrale de Nantes, « il présentait des troubles psychiatriques très graves ». « On m’a expliqué que l’État n’avait pas failli parce que les règles avaient été respectées, ça m’a révolté », ajoute-t-il.

« Quand la règle de droit ne protège plus, on ne peut s’en satisfaire. Si elle ne fonctionne pas, il faut la changer « , insiste-t-il. Désormais « en responsabilité », Bruno Retailleau veut « s’engager totalement pour faire en sorte qu’on puisse changer les règles et trouver des solutions ». Il qualifie d’« incompréhensibles » les décisions de justice ayant notamment permis que le meurtrier de Philippine soit libéré mais « n’accuse pas les magistrats ». « Les règles sont trop compliquées », martèle-t-il. « On est parvenu à un point où ceux qui sont dangereux sont peut-être plus protégés que la protection qu’on attend de l’État pour la société », dit-il.

Immigration

Bruno Retailleau se montre clair. « Comme des millions de Français, je pense que l’immigration n’est pas une chance », déclare-t-il sur LCI. Le ministre de l’Intérieur avait affiché son objectif dès sa prise de fonction, à savoir mobiliser « tous les moyens » pour « baisser l’immigration en France ». S’il reconnaît qu’il « n’y a pas de solution miracle », il se dit prêt à « utiliser tous les leviers ». Il évoque la possibilité d’aller au bras de fer sur les visas, l’aide au développement ainsi que sur les tarifs douaniers pour « assumer un rapport de force ». Interrogé sur l’application de la double peine qui entraîne l’expulsion systématique après que la peine a été purgée, il s’y dit « bien sûr favorable ». Idem pour l’idée d’un référendum sur l’immigration, « un des phénomènes qui a le plus bouleversé la société française sans que jamais les Français n’aient eu à se prononcer ». Il « regrette » néanmoins que cette initiative ne puisse pas voir le jour, rappelant qu’il faudrait pour cela « réviser la Constitution ».

Sa relation avec le ministre de la Justice

À peine nommés, leur passe d’armes médiatique a été largement commentée . Bruno Retailleau et le Garde des Sceaux Didier Migaud ont montré qu’ils n’étaient pas d’accord sur à peu près tout. Le premier, issu de la droite conservatrice, avançait la nécessité de réformer la justice supposée laxiste pour mieux lutter contre l’immigration. Le second, venu de la gauche socialiste, en profitait pour rappeler son collègue l’indépendance de l’autorité judiciaire. 

« On s’est vu depuis, on va se revoir (…). Je n’aurai pas de résultats en tant que ministre de l’Intérieur si on ne revoit pas notre politique pénale. Les choses sont très claires (…) On va travailler ensemble. Lui comme moi sommes sous l’autorité du Premier ministre », assure ce dimanche sur LCI le ministre de l’Intérieur, ne souhaitant pas s’exprimer davantage « sur la politique pénale que nous pourrions suivre ».


D.D.F.

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