- Une nouvelle étude menée par des chercheurs s’est intéressée au lien entre mémoire et sommeil.
- Selon les scientifiques, il jouerait un rôle crucial pour fixer les souvenirs.
- Pour mener à bien leur expérience, ils ont utilisé des souris, lâchées dans un labyrinthe.
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Bien dans son corps, bien dans sa tête
Le corps et ses mystères. Le fonctionnement de notre système nous interroge régulièrement. C’est d’autant plus vrai lorsque nous rencontrons un problème non physique qui ne se voit pas en somme. Si vous souffrez de trous de mémoire, vous vous demandez donc certainement d’où cela vient. Et avant d’envisager le pire, craignant le scénario catastrophe d’un déclenchement de la maladie d’Alzheimer (précoce, voire très précoce) ou du développement d’un cancer du cerveau, une autre raison bien moins affolante est à considérer. Elle est évoquée par des chercheurs dans une étude de la revue Cell Reports, publiée en décembre 2024. Le sujet en question ? Le sommeil.
Le sommeil en cause ?
Interrogé par le site spécialisé PsyPost
, Wei Guo, chercheur scientifique à l’Institut Picower d’apprentissage et de mémoire, travaillant sous la supervision du professeur Matthew Wilson, a expliqué être « intéressé par ce projet parce que la façon dont la mémoire se forme dans le cerveau est l’une des questions les plus fondamentales en neurosciences »
. C’est pourquoi il s’est attaché, avec ses collègues, au lien qui existerait entre sommeil et environnement spatial et création de la carte mentale. Pour ce faire, ils ont réalisé des expériences sur des souris. Ces dernières devaient déambuler dans des labyrinthes qu’elles n’avaient jamais parcourus.
Sans surprise, au premier jour, chacun des neurones étudiés a son propre schéma d’activation spatiale, sans pour autant former une carte mentale du labyrinthe, résument nos confrères de Psychologies
. Mais dès le cinquième jour, la structure du labyrinthe a pris forme. Avec des différences. Et pour cause, une partie des souris a pu se reposer et dormir entre deux parcours espacés de trois heures, quand les autres étaient restées éveillées. Les chercheurs ont ainsi constaté que celles qui assimilaient le mieux ledit labyrinthe étaient celles qu’ils laissaient s’assoupir.
L’importance du sommeil pour l’apprentissage et la concentration
Ce n’est pas la première étude qui prouve la nécessité du sommeil dans le processus d’apprentissage. Et plus particulièrement, l’importance de la qualité dudit sommeil. Interrogé par le site de la Division of sleep medicine (une communauté de scientifiques d’Harvard), le Dr Robert Stickgold, professeur de psychiatrie à Harvard, explique : « Pendant le sommeil, votre cerveau prend vos souvenirs, les réactive et les regarde à nouveau, et les stocke sous une forme plus efficace et plus efficiente. »
Concrètement, votre sommeil se décompose en quatre phases. Les deux premières sont qualifiées de lentes. Durant ce laps de temps, votre cerveau va fixer les souvenirs importants et effacer, mettre de côté, les autres plus superflus. Lesdits souvenirs vont ensuite s’ancrer plus précisément lors de votre entrée en sommeil lent profond.
Mais le sommeil a également son importance pour la concentration. Il a été démontré qu’après une bonne et longue nuit, votre capacité à rester focalisé sur une tâche était accrue.