A Montreuil, des parents et des élèves inquiets : « C’est quand même une école relativement neuve, mais rien n’a été pensé pour ce type d’événement »

Alors que la température frôle déjà 30 °C en région parisienne, devant l’école maternelle et primaire Marceau à Montreuil (Seine-Saint-Denis) mardi matin, les enfants sont venus en short et en robe légère – tout comme les parents qui les accompagnent. Devant le bâtiment – recouvert de bois, aux grandes fenêtres qui donnent plein ouest, et sans stores apparents – parents et enfants s’inquiètent des prochaines heures.

Devant le groupe scolaire (école maternelle et élémentaire) Marceau à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le 1ᵉʳ juillet 2025.

Cécile, 37 ans, qui travaille dans l’administration publique a emmené son fils, Marin, qui est en grande section, mais seulement pour la matinée. « L’après-midi, ça sera impossible, il fera vraiment trop chaud, dit-elle. Ce qui me rend folle, c’est que c’est quand même une école relativement neuve [l’école à une dizaine d’années], mais rien n’a été pensé pour ce type d’événement caniculaire. » La plupart des salles de classe sont munies de grandes baies vitrées mais sans stores extérieurs, sans climatisation. Dans la cour de récréation, il n’y a aucun arbre ni point d’ombre.

« Hier, on n’est même pas sorti dehors à la pause, on est resté à l’intérieur, j’ai eu très très chaud… En classe, on n’a pas fait grand-chose, on a regardé un film et on nous a dit de boire beaucoup », rapporte Manon, élève en CE1.

Devant l’école maternelle et élémentaire Marceau à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le 1ᵉʳ juillet 2025.
Devant l’école maternelle et élémentaire Marceau à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le 1ᵉʳ juillet 2025.

Les parents d’élèves qui le souhaitaient pouvaient également, selon les niveaux, décider d’amener ou non leurs enfants à l’école mais, pour la plupart, impossible de trouver des solutions de garde. Aurélie, 40 ans, pensait aller récupérer son fils à midi, mais finalement son mari a pu poser une journée. « Je suis consciente que tout le monde ne peut pas se le permettre », glisse-t-elle.

Fanny, 40 ans, a accompagné sa fille, Mahaut, qui est en CE1. « Dans les salles il fait encore plus chaud que dehors, c’est une horreur, note l’architecte. Ma fille va à l’école, alors je lui ai concocté un kit de survie. » Mahaut montre alors son petit éventail et sa gourde avec des glaçons. « Hier, j’ai eu très très chaud déjà. On nous dit rien, juste de rester à l’ombre et de mettre un chapeau », raconte-t-elle. Sa mère rapporte que la petite fille est revenue écarlate de sa journée d’école.

Les parents ont aussi reçu comme consigne de fournir à leurs enfants des affaires de rechange pour que les enfants puissent s’arroser. « Moi, j’ai prévenu la maîtresse que j’allais récupérer mon fils, qui est en maternelle, à midi – la classe est située plein ouest. L’après-midi la chaleur est suffocante. Il y a une seule fenêtre dans sa classe qui s’ouvre, rapporte Julie, 40 ans, en nous montrant le bâtiment avec la seule fenêtre ouverte. Les enfants étudient dans des conditions qui ne sont pas acceptables. »

Devant l’école primaire (maternelle et élémentaire) Marceau à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le 1ᵉʳ juillet 2025.

Si certains parents se demandent pourquoi la mairie n’a pas décidé de fermer les écoles, d’autres comprennent cette décision et estiment qu’ils n’auraient pas pu garder leur enfant. Mais tous disent que l’école et la municipalité auraient dû mieux anticiper cette vague de chaleur.

Des enfants ont d’ailleurs montré des signes de déshydration, la veille. Imen, 39 ans, rapporte que sa fille Annaëlle, en CP, a fait un malaise et une insolation lundi à cause de la chaleur. La petite fille est revenue à l’école aujourd’hui munie d’une gourde d’eau bien fraîche et d’une casquette, mais appréhende déjà les prochaines heures.

Minh Dréan

Partager
Exit mobile version