• L’ONU va réduire dans les prochains mois de 25% le nombre de ses Casques bleus dans le monde, a annoncé mercredi 8 octobre à l’AFP.
  • L’organisation a pris cette décision en raison d’un manque de financements.

Cure d’austérité pour l’ONU. En raison de contraintes budgétaires, l’Organisation des Nations unies (ONU) a décidé de réduire drastiquement le nombre de ses Casques bleus, ces troupes chargées de protéger les civils et de maintenir la paix dans le monde. « Nous allons devoir rapatrier, réduire d’environ 25% le nombre de nos effectifs de maintien de la paix militaires et policiers, ainsi que leur équipement, et un nombre important d’employés civils des missions vont également être touchés », a indiqué mercredi 8 octobre un haut-responsable onusien, sous le couvert de l’anonymat. Selon cette source, cela représente le départ de 13.000 à 14.000 soldats.

Le désengagement des effectifs concernés va être acté très prochainement, puisque le rapatriement pourrait commencer « d’ici six semaines » et s’étendre sur « 12 à 18 semaines ». Soit le temps de se coordonner avec les pays contributeurs de troupes. Neuf des onze missions de maintien de la paix sont concernées, les deux autres étant financées via un autre budget. 

L’ONU pris à la gorge sur le plan budgétaire

Cette décision, dans un contexte international incertain, est poussée par de fortes contraintes économiques. Le budget des opérations de maintien de la paix pour la période juillet 2025-juin 2026 est, en effet, d’environ 5,4 milliards de dollars, dont 1,3 milliard devant venir des États-Unis et 1,2 milliard de la Chine. Or Washington a annoncé des coupes massives dans son aide à l’étranger, y compris à l’ONU. L’administration de Donald Trump a précisé que son pays ne contribuerait qu’à hauteur de 682 millions de dollars pour le budget 2025-2026, dont 85 millions de dollars réservés pour le futur bureau de soutien de l’ONU à la nouvelle mission internationale antigangs en Haïti. De quoi générer un déficit de 16 à 17% pour ce même budget. 

« Nous savons qu’il y aura des conséquences en termes de surveillance des cessez-le-feu, de protection des civils, de travail avec les humanitaires », reconnaît le haut-responsable de l’ONU, qui prédit un impact « important » sans pouvoir l’évaluer plus en détails. Louis Charbonneau, de l’ONG Human Rights Watch, évoque, lui, une annonce qui va « potentiellement (entraîner) une réduction dans la protection des convois humanitaires ou des civils qui dépendent de l’aide »

Si l’impact sera variable en fonction des zones, l’activiste dénonce un « très mauvais signal » dans des « endroits comme le Soudan du Sud »

M.G avec AFP

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