- Les policiers n’arrivent plus à traiter toutes les plaintes qui leur parviennent.
- Depuis un an, les démarches pour les déposer ont été facilitées, mais selon les syndicats, les effectifs n’ont pas suivi.
- Regardez ce reportage du JT de 13H de TF1.
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Le 13H
Mais que fait la police ? Cette expression populaire, moquant depuis de longues décennies un supposé manque de réactivité des forces de l’ordre, est aujourd’hui devenue une question existentielle pour ce corps de métier. Le reportage du JT de 13H de TF1 visible en tête de cet article montre en effet ce que fait essentiellement la police de nos jours : recevoir des plaintes. Beaucoup de plaintes. Trop de plaintes ? Rien que l’an dernier, plus de 450.000 victimes de violences physiques ont été enregistrées par les services de police et de gendarmerie en France. Un chiffre stable dans ce laps de temps, mais qui représente en fait autant de nouveaux dossiers venant s’accumuler sur des bureaux déjà bien remplis.
Des délais d’attente jusqu’à la prescription ?
« Aujourd’hui, il y a beaucoup de dossiers qui sont en souffrance. Il faut savoir qu’il y a 40% des dossiers au niveau national qui ont plus de deux ans. C’est-à-dire qu’à un moment, il y aura la prescription et les victimes n’auront jamais de réponse. En France actuellement, il manque plus de 2.000 enquêteurs pour qu’on puisse absorber ce stock de dossiers »
, estime face à la caméra de TF1 Benoît Aristidou, secrétaire départemental (du Nord) d’UN1TÉ, le premier syndicat de la police nationale.
C’est peu dire que la possibilité, depuis un an, de déposer plainte en ligne, sans jamais franchir la porte d’un commissariat, n’a rien arrangé. Mais la problématique ne date pas d’hier, ni même d’avant-hier. À titre d’exemple, en 2022, on recensait 2,7 millions de procédures policières en souffrance, pendant que 3,5 millions de nouveaux dossiers étaient enregistrés.
Des urgences trop nombreuses
Avec de plus en plus d’affaires à traiter et de moins en moins de policiers désireux de se plonger dans des procédures particulièrement lourdes et complexes, les victimes, elles, déplorent des réponses judiciaires très tardives, voire inexistantes. Sauf que la question à poser n’est plus « mais que fait la police ? », c’est plutôt « que peut faire la police ? »… Benoît Aristidou l’assure : « On reçoit des procédures avec marqué dessus ‘TTU’, pour ‘très, très urgent’. Le problème, c’est que, quand il y en a une, forcément, on va la traiter, en sachant qu’elle est prioritaire, mais aujourd’hui, il est marqué ‘TTU’ sur 50% des procédures, ce qui fait que l’enquêteur ne sait pas par laquelle commencer. »
Contacté par TF1, le ministère de l’Intérieur promet de faire des annonces au plus vite pour résoudre cette problématique… Dès qu’un nouveau gouvernement sera nommé.