Tout juste nommé à la tête d’une commission fédéralecElon Musk a détaillé son programme pour diminuer les dépenses de l’État américain.
Le milliardaire compte par exemple réduire les effectifs de la fonction publique et les subventions à l’audiovisuel.
Le but : économiser 500 milliards de dollars.

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Élection américaine : Donald Trump élu

Supprimer les subventions au Planning familial, renvoyer des milliers de fonctionnaires, déréguler au maximum… Elon Musk , devenu bras droit de Donald Trump, a détaillé ce mercredi 20 novembre son projet « radical » de réforme de l’État fédéral.

L’homme le plus riche du monde a expliqué dans une tribune du Wall Street Journal comment, avec la bénédiction de la Cour suprême conservatrice, le président élu pourra tailler à tour de bras dans les effectifs de la fonction publique et les dépenses, quitte à court-circuiter le Congrès, détenteur du pouvoir budgétaire.

Une mission jusqu’au 4 juillet 2026

« Le 5 novembre, les électeurs ont donné à Donald Trump un mandat clair pour un changement radical, et ils y ont droit », écrit le multimilliardaire dans cet article cosigné avec l’homme d’affaires Vivek Ramaswamy, avec lequel il va diriger une toute nouvelle commission à l’efficacité gouvernementale . Cet organe au rôle consultatif n’est ni un ministère ni une agence gouvernementale.

« Nous faisons les choses différemment. Nous sommes des entrepreneurs, pas des politiciens », assurent-ils, avant d’ajouter : « Nous taillerons dans les coûts. » Les deux signataires estiment que leur rôle doit prendre fin le 4 juillet 2026, jour du 250ᵉ anniversaire de la Déclaration d’indépendance.

La bureaucratie enkystée et qui ne cesse de croître est une menace existentielle.

Elon Musk

Pour fonder son projet en droit, l’entrepreneur invoque deux récentes décisions de la Cour suprême américaine, à laquelle Donald Trump avait donné une majorité durable de juges conservateurs pendant son premier mandat. En juin 2022 d’abord, la Cour avait fortement réduit les pouvoirs de l’État fédéral, en estimant que l’Agence pour la protection de l’environnement ne pouvait pas édicter de règles générales pour réguler les émissions des centrales à charbon car elle n’y était pas autorisée par le Congrès.

Ensuite, en juin 2024, elle avait encore rogné les compétences des agences fédérales, en revenant sur la « doctrine Chevron », une jurisprudence vieille de 40 ans qui a servi de base juridique à des régulations sur l’eau, les médicaments ou les marchés financiers. Les décisions de la plus haute juridiction « suggèrent qu’une foule de régulations fédérales existantes » ne sont pas fondées et qu’elles pourront être « immédiatement suspendues » par décret présidentiel, écrit Elon Musk.

Bientôt la fin du télétravail outre-Atlantique ?

Cela « stimulera l’économie », promet-il, développant une vision ultralibérale du rapport de forces entre puissance publique et secteur privé. La « bureaucratie enkystée et qui ne cesse de croître » serait « une menace existentielle » pour l’Amérique.

Elon Musk envisage des « réductions massives d’effectifs dans la bureaucratie fédérale », en assurant que les fonctionnaires limogés seront « soutenus dans leur transition vers le secteur privé » ou bénéficieront de conditions de départ « décentes ». Il suggère aussi de revenir sur le principe du télétravail, ce qui « entraînerait une vague bienvenue de départs volontaires », et de délocaliser des agences fédérales hors de Washington, ce qui les rendrait moins attrayantes.

L’homme d’affaires avance le chiffre de « 500 milliards de dollars » de dépenses qui pourraient être supprimées très rapidement par le président républicain en taillant dans les subventions à l’audiovisuel public ou à des organisations « progressistes » telles que le Planning familial.

Pendant la campagne, Elon Musk avait assuré pouvoir réduire la dépense publique fédérale de 2000 milliards de dollars. Cela représenterait une baisse de 30% par rapport au total de l’exercice budgétaire 2024.

Le patron de Tesla, lui-même bénéficiaire de gros contrats fédéraux, a joué un rôle extrêmement important dans la campagne de Donald Trump. Il semble désormais inséparable du républicain de 78 ans. Son nouveau rôle, même consultatif, pose la question d’éventuels conflits d’intérêt, puisque Elon Musk pourrait faire des recommandations concernant ses propres secteurs d’activité.


Zoe SAMIN Avec AFP

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