Les anciennes propriétaires du Relais de l’Arceau, Christelle (à gauche) et Emmanuelle, dans leur restaurant, à Angers, le 17 juin 2025.

Dans la salle du Relais de l’Arceau, la vaisselle s’empile sur les tables. Petits ballons orphelins de leur vin rouge, assiettes à liseré bordeaux, couverts fatigués, carafes, ardoises, tout est à vendre, de la tireuse à bière jusqu’aux stores et aux dalles lumineuses du plafond. Le restaurant ouvrier du quartier Deux-Croix-Banchais, situé dans l’est d’Angers, a baissé le rideau le 20 juin, plus de soixante ans après sa création. Désormais, il appartient au promoteur immobilier qui va l’effacer du paysage pour y construire une belle résidence sur quatre étages.

Emmanuelle Geffard et Christelle Delias, sœurs jumelles de 47 ans, étaient aux manettes depuis 2009. Elles ont décidé d’écouler tout le matériel lors d’un « vide resto » inédit. Elles partent à regret mais ne veulent rien emporter. « Depuis le début, les promoteurs nous tannent. On se voyait bien prendre notre retraite ici, mais, à un moment donné, on s’est dit qu’il fallait qu’on réfléchisse », raconte la seconde.

Leurs collègues du Khephren, à quelques kilomètres plus au sud, n’ont pas eu cette opportunité. Leur resto ouvrier a fermé le 21 juin, mais sans repreneur ni promoteur aux aguets. Depuis la pandémie de Covid-19, c’est une autre épidémie qui frappe la ville. Tour à tour, Le Colombier, Le Saint-Clair, Le Lorette, Au Laboureur, Le Mermoz ou L’Aiglon ont mis la clé sous la porte. Et deux autres sont à vendre.

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