Lors de l’incendie de 1 600 hectares de pinède et de garrigue dans la Montagnette, le long du chemin de fer Fos-Avignon, dans les Bouches-du-Rhône, le 15 juillet 2022.

Personne ici n’a oublié. A Barbentane (Bouches-du-Rhône), chacun des 4 200 habitants se souvient de la journée du 14 juillet 2022 et des quatre jours suivants, quand un incendie parti au sud de la commune, le long du chemin de fer Fos-Avignon, est venu ravager 1 600 hectares de pinède et de garrigue dans la Montagnette, la colline presque sacrée qui surplombe le village.

« Le traumatisme reste profond. Certains habitants ne montent plus ici par peur d’affronter cette vision et d’être débordés par leur émotion », témoigne Jean-Christophe Daudet, 56 ans, enfant de Barbentane et maire sans étiquette depuis 2018. Lui-même reconnaît que voir cette colline prendre feu était sa plus violente angoisse d’édile. « C’est peut-être pour ça que je veux qu’elle revive le plus rapidement possible », concède l’élu, qui, depuis le drame, s’échine à en tirer les leçons, multipliant initiatives et projets.

En 2022, c’est un vent du sud, rare par ici, qui a attisé les flammes. Ce vendredi 25 juillet 2025, le mistral, vent dominant qui vient du nord et descend du mont Ventoux voisin, balaye le sommet de la Montagnette et la cérémonie que le maire a organisée en mémoire du lieutenant Martial Morin. Ce sapeur-pompier de 54 ans, venu en renfort de la Drôme, est décédé des suites d’un malaise survenu pendant le sinistre. La stèle dévoilée en présence de sa famille, de ses collègues et d’une délégation d’officiels présente deux faces. Une noire, qui semble faire rempart à la zone brûlée. L’autre, dont l’inox brille au soleil, regarde la vallée du Rhône et les premières maisons sauvées par les pompiers. « Un symbole de résilience », expliquent les discours.

Il vous reste 80.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version