L’ancien député européen et président honoraire du parti Reform UK, Nigel Farage, lors de la conférence sur le conservatisme national, à Bruxelles, le mardi 16 avril 2024.

Les autorités municipales de Bruxelles ont interrompu, mardi 16 avril, la National Conservatism Conference, une rencontre, prévue pendant deux jours dans la capitale belge, de dirigeants et d’intellectuels européens conservateurs et d’extrême droite, au motif qu’elle constituait un risque de trouble à l’ordre public. Parmi les participants annoncés figuraient le premier ministre hongrois, Vikor Orban, l’ancien premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, l’ancien candidat à la présidentielle française Eric Zemmour, ainsi que le promoteur du Brexit, le Britannique Nigel Farage. Cette interruption a donné un grand écho à cette réunion sur les réseaux sociaux et a provoqué une réaction courroucée des chefs de gouvernement italien et britannique.

Mardi soir, le premier ministre conservateur britannique, Rishi Sunak, a jugé « extrêmement inquiétante » cette interdiction. « Cela nous laisse incrédules et consternés », a insisté de son côté Giorgia Meloni, la cheffe du gouvernement ultraconservateur italien, tandis que son homologue belge, Alexander De Croo, a rappelé, sur le réseau social X, que « l’autonomie communale (…) ne peut jamais l’emporter sur (…) la liberté d’expression et de réunion ».

Alors que Nigel Farage et l’ancienne ministre de l’intérieur du Royaume-Uni Suella Braverman, à l’origine du projet de loi visant à externaliser les demandeurs d’asile au Rwanda, avaient pu s’adresser, le matin, aux quelque deux cent cinquante participants, le chef du parti français Reconquête !, Eric Zemmour, a été bloqué vers 15 h 30, à l’entrée de la salle, par un cordon de policiers ; il a estimé, devant les caméras, avoir affaire à une « dictature ».

« Garantir la sécurité publique »

« J’ai pris un arrêté du bourgmestre pour interdire l’événement (…) pour garantir la sécurité publique. A Etterbeek, à Bruxelles-Ville et à Saint-Josse, l’extrême droite n’est pas la bienvenue », s’est justifié, sur X, Emir Kir, le maire socialiste de Saint-Josse-ten-Noode, l’une des dix-neuf communes constituant Bruxelles. Une manifestation d’organisations antifascistes était annoncée à proximité. Viktor Orban, qui devait s’exprimer, mercredi, à la conférence, s’est indigné, sur X également, de l’initiative de la police : « La dernière fois qu’ils ont voulu me faire taire avec la police, c’était quand les communistes me l’ont imposé en 1988. Nous n’avons pas abandonné à l’époque, et nous n’abandonnerons pas cette fois-ci non plus ! »

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Cette rencontre devait initialement se tenir au cœur du Quartier européen de la capitale belge, mais le bourgmestre l’a interdite, forçant les organisateurs à se replier dans un hôtel de la commune voisine d’Etterbeek. « Là, encore, nous avons été interdits, et nous avons dû trouver ce nouveau lieu, à Saint-Josse », explique Tony Gilland, du Mathias Corvinus Collegium (MCC), un cercle de réflexion financé par le gouvernement hongrois et coorganisateur de la conférence.

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