Pas un ordinateur portable sur les tables, pas un seul smartphone dans les mains. En cette matinée du 20 septembre, dans une petite salle de la médiathèque Grains d’arts, à Carcassonne, aucun signe extérieur de technologie. Pourtant, pendant une heure trente, on y parle intelligence artificielle (IA) : comment s’en servir, s’en méfier, s’en protéger ou tout simplement découvrir le monde émergeant de l’IA.

L’atelier, appelé « Café IA », est animé par Hélène Martin, une documentaliste passionnée qui a intégré la démarche lancée dans toute la France, en mai 2024, par le Conseil national du numérique. Sur le site présentant le dispositif, on peut lire que « c’est à la fois un espace d’écoute et de rencontre, un moment de débat et d’échange, une plateforme de mise en commun et d’apprentissage ». Gratuit et ouvert à tous, l’atelier rassemble ce matin-là un petit groupe de huit personnes – une première session a été organisée quinze jours auparavant. Des adolescents accompagnés de leurs parents, un chef d’entreprise, un abonné à la médiathèque.

« L’IA, c’est chouette, on va essayer de démystifier le phénomène », annonce d’entrée Hélène Martin. « Pouvez-vous me donner un mot qui définit l’IA ? », poursuit-elle. « Robot », « Gemini », « ChatGPT », « outil », répondent les personnes présentes. « Pourriez-vous me donner une définition globale ? » Un participant lance : « C’est une machine pensante. » Un autre ajoute : « C’est une aide à la structure du raisonnement humain, une amplification. »

Selon la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), citée par l’animatrice, « l’intelligence artificielle n’est pas une technologie à proprement parler, mais plutôt un domaine scientifique dans lequel des outils peuvent être classés lorsqu’ils respectent certains critères ». La discussion peut se poursuivre.

« Si c’est gratuit, c’est vous le produit »

Après avoir énuméré quelques fonctionnalités ou propositions de l’IA, comme le traitement de texte, la traduction, les voitures autonomes, les soins de santé ou encore la publicité sur les réseaux sociaux, l’animatrice insiste sur la gratuité. « Si c’est gratuit, c’est vous le produit », résume-t-elle, pour alerter sur la dimension commerciale de l’IA. Ensuite, pour affiner leur esprit critique sur leurs pratiques, les participants sont invités à répondre à quelques questions, par exemple : « Dois-je donner mon numéro de carte bancaire en ligne ? »

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