L’incendie de l’ancienne Bourse de Copenhague, le 16 avril 2024.

Immédiatement, les habitants de Copenhague ont pensé à l’incendie de Notre-Dame. Cinq ans et un jour exactement après la catastrophe qui avait sidéré les Parisiens, la même stupéfaction se lisait, mardi matin, sur le visage de ces Danois qui ont découvert le spectacle de l’ancienne Bourse de Copenhague en flammes, assistant impuissants à l’effondrement de sa flèche, devenue un des symboles de la capitale danoise.

Le feu, qui s’est déclenché un peu après 7 h 30, pour des raisons encore inconnues, a ravagé le bâtiment pendant toute la journée, envoyant une fumée grise dans le ciel de Copenhague. Dans la soirée, les pompiers continuaient de s’activer sur le site. Vu de l’extérieur, il était difficile de se rendre compte de l’étendue des dommages, car la vieille Bourse, en travaux depuis 2022, était entourée d’échafaudages et recouverte d’une immense bâche, qui a partiellement résisté aux flammes.

Mais en fin d’après-midi, le directeur des services de secours, Jakob Vedsted Andersen, a indiqué que l’incendie, qui n’a fait aucune victime, avait causé « des dommages irréparables » dans certaines parties du bâtiment. Si les façades ont résisté, les murs sont tellement fragilisés qu’une quarantaine de containers vont être déployés autour du bâtiment pour en soutenir les fondations.

Reconstruire « quoi qu’il arrive »

De style Renaissance hollandaise, Borsen, commandée par le roi Christian IV et réalisée par les architectes d’origine flamande Lorenz et Hans van Steenwinckel le jeune, célèbre cette année son 400e anniversaire. Un quasi-miracle puisque, comme le rappelaient la plupart des journaux danois, mardi, la Bourse n’a pas seulement résisté au siège de Copenhague par les Suédois en 1660 : elle a aussi survécu aux deux grands incendies qui ont ravagé la capitale danoise au XVIIIe siècle, à la destruction par les flammes du Palais de Christiansborg voisin en 1794, au bombardement britannique en 1807, ainsi qu’au deuxième incendie de Christiansborg en 1884 et à la seconde guerre mondiale.

Outre ses façades de briques rouges et son toit de cuivre vert, l’ouvrage de 128 mètres de long était surtout connu pour sa flèche de 56 mètres de haut, encadrée de quatre dragons d’eau en plomb, la gueule ouverte et les griffes dehors, dont les queues s’enroulaient pour former une spirale, surmontée de trois boules et trois couronnes, symbolisant l’unité des trois monarchies scandinaves (le Danemark, la Suède et la Norvège).

Accueillant la Bourse de Copenhague jusqu’en 1974, le bâtiment abritait désormais la Chambre de commerce danoise, qui y avait entrepris d’importants travaux de rénovation. Prévus pour durer plusieurs années, ils étaient financés par plusieurs fondations, liées à de grosses entreprises danoises. Mardi, le directeur général de la chambre de commerce, Brian Mikkelsen, a déclaré que Borsen serait reconstruite « quoi qu’il arrive ».

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