Sur les eaux marron du Rio Guama, des dizaines de pirogues, de bateaux de transport de passagers et de voiliers affrétés par des ONG. A terre, une longue file d’attente pour prendre un billet d’embarquement. Assis sur la pelouse, un jeune Pataxo trace des peintures sur le bras d’une militante occidentale. Partout autour, des banderoles revendicatives, des drapeaux de collectifs comme le Mouvement des pêcheurs et des pêcheuses artisanales, des hommes et des femmes en parures entonnant des chants venus de toute l’Amazonie et parfois d’un peu plus loin. « La COP [Conférence des parties] peut donner de la visibilité à nos représentants, leur permettre de parler de ce qui nous préoccupe et de ce que nous vivons sur nos territoires », confie Luciano, du peuple payaya, originaire de la région de la Chapada Diamantina (Etat de Bahia).
Mercredi 12 novembre, la conférence sur le climat a débordé des tentes climatisées gérées par les Nations unies et s’est infiltrée sur les quais de Belem, avec le lancement de la « COP des peuples », qui rassemble plusieurs milliers de personnes à l’Université fédérale de Para. Mercredi, des représentants des peuples autochtones, des militants mais aussi des habitants de la ville ont pu grimper sur 200 bateaux pour un défilé nautique entre l’université et Vila da Barca, un quartier de maisons sur pilotis. « Les gouvernements du monde doivent se pencher sur le sort de nos terres, a lancé, devant les caméras, Roque, représentent des Wai-Wai, vivant dans le sud du Guyana et le nord du Brésil. Nous ressentons le changement climatique et ses dangers, et c’est pourquoi nous sommes venus ici pour demander : qui veut aider les peuples autochtones à ne pas déboiser nos forêts ? »
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