
On y voit un ange aux ailes colorées et très détaillées agenouillé face à la Vierge, sobre en manteau bleu drapé, dans un décor de colonnes en référence à la Passion du Christ. Au Musée de San Marco de Florence, l’œuvre, l’une des huit Annonciations attribuées à Fra Angelico (vers 1395-1455), saisit le regard lorsqu’on se retrouve face à elle, en haut de l’escalier qu’empruntent les visiteurs.
Destinée à inciter à la prière les moines locaux – des pairs de l’artiste, lui-même frère dominicain depuis ses 20 ans et attaché au couvent de Fiesole, dans les hauteurs de Florence –, cette Annonciation incarne, comme d’autres fresques dans les cellules alentour, sa conception de l’art comme hommage et appel au divin.
A Florence, jusqu’au 25 janvier, Fra Angelico est mis à l’honneur dans une exposition se déployant entre San Marco et le Palazzo Strozzi. Depuis 1955, jamais la ville n’avait vu autant de ses chefs-d’œuvre réunis – 140 au total.
Le Louvre, le Rijksmuseum d’Amsterdam, les musées du Vatican, le Metropolitan Museum of Art de New York, la Gemäldegalerie de Berlin… Le monde entier a consenti des prêts. De manière exceptionnelle, des prédelles éparpillées sont regroupées ; des retables recomposés. Grandiose, le parcours rappelle les couleurs éclatantes, les nuances des feuilles d’or, la splendeur des drapés, l’expressivité des visages, la maîtrise des lignes de Fra Angelico.
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