La défense civile dans la bande de Gaza a fait état de 18 personnes tuées, mardi 15 juillet, par de nouveaux raids aériens et tirs de l’armée israélienne dans le territoire palestinien, dont deux femmes près d’un centre d’aide.
« Au moins 18 martyrs ont été transportés par les équipes de la défense civile [vers les hôpitaux pour y être déclarées mortes] depuis 2 heures du matin [1 heure à Paris], dans plusieurs gouvernorats de la bande de Gaza », a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) cette organisation de premiers secours. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas commenté dans l’immédiat.
La plupart des victimes ont été tuées par des bombardements aériens sur le nord de la bande de Gaza, selon la défense civile, qui évoque le cas de six personnes tuées lors d’un raid sur une tente du quartier de Rimal, dans la ville de Gaza.
Deux femmes ont également été tuées « par des tirs de l’armée » israélienne dans la zone d’Al-Chakouch, près d’un point de distribution d’aide américaine, au nord-ouest de Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne, ajoute la même source, faisant état de 13 blessés.
Un tunnel démantelé près de Khan Younès, selon l’armée israélienne
Dans le camp de réfugiés d’Al-Chati, en bordure de la ville de Gaza, un correspondant de l’AFP a vu deux hommes cherchant des survivants dans les décombres du logement détruit de la famille Nassar. Jihad Omar, l’un d’eux, a dit espérer trouver deux enfants au milieu des ruines qu’il fouille presque à mains nues. « Trouvez-nous une solution ! Chaque jour, nous enterrons des enfants, des femmes et des personnes âgées », a-t-il lancé. « Arrêtez le massacre ! Laissez-nous élever ceux [des enfants] qui restent ».

La défense civile avait rapporté la mort de cinq personnes, tuées sur place par un bombardement aérien. Le Hamas avait pour sa part annoncé la mort de Mohammad Faraj Al-Ghoul, présenté comme un ancien ministre de son gouvernement à Gaza, et d’un membre de sa direction politique. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a dit avoir « frappé plusieurs membres du Hamas dans la région d’Al-Chati », sans commenter les faits rapportés par la défense civile dans ce même lieu.
Par ailleurs, l’armée israélienne a fait savoir dans un communiqué avoir « démantelé un tunnel terroriste d’environ 3,5 kilomètres de long » dans la région de Khan Younès (Sud), sans préciser la date à laquelle ce démantèlement avait eu lieu.
Israël et le Hamas ont commencé le 6 juillet au Qatar des discussions indirectes en vue d’une trêve de soixante jours associée à une libération d’otages. Mais les deux parties s’accusent mutuellement d’enrayer les pourparlers.
L’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 a entraîné côté israélien la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
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Dans la bande de Gaza, au moins 58 479 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les représailles israéliennes, selon des données du ministère de la santé du gouvernement du Hamas à Gaza, jugées fiables par l’ONU.
« Environ 30 000 personnes déplacées » par Israël en Cisjordanie, selon l’ONU
L’ONU a par ailleurs averti, mardi, que les déplacements massifs de population en Cisjordanie avaient atteint des niveaux jamais vus depuis le début de l’occupation israélienne du territoire palestinien en 1967. Depuis le 21 janvier, l’armée israélienne mène une offensive d’envergure, appelée « Mur de fer », dans plusieurs zones du territoire palestinien. Selon l’ONU, cette opération militaire, présentée par l’armée israélienne comme une offensive contre des groupes armés palestiniens, a déplacé des dizaines de milliers de personnes.
Cette opération militaire est « la plus longue depuis la deuxième Intifada », au début des années 2000, a déclaré Juliette Touma, porte-parole de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), s’exprimant depuis la Jordanie. « Elle touche plusieurs camps de réfugiés dans la région et provoque le plus grand déplacement de population palestinienne en Cisjordanie depuis 1967 », a-t-elle affirmé.
« Ce sont environ 30 000 personnes qui ont été déplacées » depuis l’opération « Mur de fer » et « elles demeurent déplacées aujourd’hui », a expliqué un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Thameen Al-Kheetan, lors d’un point presse.
Sur cette période, les forces de sécurité israéliennes ont émis des ordres pour démolir environ 1 400 maisons dans le nord de la Cisjordanie, a-t-il déclaré, qualifiant ces chiffres d’« alarmants ». Selon l’ONU, les démolitions israéliennes ont déplacé 2 907 Palestiniens en Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023. Sur cette même période, 2 400 Palestiniens – dont près de la moitié sont des enfants – ont été déplacés à la suite d’actions menées par des colons israéliens. « Déplacer de manière permanente la population civile dans un territoire occupé équivaut à un transfert illégal », a expliqué M. Al-Kheetan, soulignant que cela pourrait être assimilé à un « nettoyage ethnique » et « constituer un crime contre l’humanité ».
Depuis le début de la guerre à Gaza, au moins 964 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, selon l’ONU.