Les bombardements israéliens replongent les Palestiniens de Gaza dans un cauchemar. Mardi 18 mars, une caméra d’Al-Jazira filme les dépouilles alignées, enveloppées de couvertures, dans la cour de l’hôpital Al-Ahli, dans la ville de Gaza. Un homme montre un corps plus petit, avec un pull rose − « des enfants ! », crie-t-il. Selon le journaliste sur place, Anas Al-Sharif, une cinquantaine de corps ont été amenés dans cet hôpital, après une série de bombardements sur la ville. Le ministère de la santé de l’enclave a annoncé dans la matinée que 404 dépouilles avaient été transportées dans les hôpitaux ainsi que 562 blessés.

« Dieu que c’est dur, c’est plus dur qu’avant », écrit au Monde Mohamed Daher, un jeune Gazaoui de 24 ans, étudiant en droit avant la guerre. Les autorités israéliennes interdisent toujours l’accès de l’enclave palestinienne à la presse étrangère. Cet homme est revenu camper dans les ruines de sa maison, dans le quartier de Chadjaya, l’une des zones les plus dévastées de l’enclave car proche du territoire israélien, dans le Nord-Est. « On a été réveillés par une série de bombardements. J’étais tétanisé par la peur. J’ai vécu des guerres et je suis habitué aux explosions. Mais ces bombardements étaient terrifiants. » Dans la même zone, des centaines de familles ont dû de nouveau quitter la ville de Beit Hanoun après des ordres d’évacuation forcée émis par l’armée israélienne, qui a qualifié la région de « zone de combats dangereuse ».

Dans un message vocal publié sur le réseau social X par l’ONG britannique Medical Aid for Palestinians, la pédiatre américano-palestinienne Tanya Haj-Hassan décrit le « chaos » au sein du service des urgences de l’hôpital Nasser, le plus important du sud de Gaza. « Les patients étaient partout au sol. Il y avait peut-être trois hommes, les autres étaient tous des enfants, des femmes, des personnes âgées. Ils avaient été surpris dans leur sommeil, encore enveloppés dans leurs couvertures », rapporte-t-elle. « Tous les lits en urgences pédiatriques sont occupés. J’ai personnellement soigné au moins quatre ou cinq patients qui sont morts. »

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