Dans une boutique éphémère de la marque chinoise de fast-fashion Shein, à Dijon, le 26 juin 2025.

A 14 heures, Patrice Mattioni, patron de la pizzeria San Luigi, dans le centre de Grenoble, commence à débarrasser les tables encore dressées. « Les mois d’août et de septembre, habituellement ma meilleure période, ont été catastrophiques », soupire le restaurateur. Alors l’arrivée annoncée de la marque chinoise d’ultra-fast fashion Shein aux Galeries Lafayette, à deux rues de son restaurant, il ne la voit pas d’un mauvais œil. « Peut-être que cela pourrait amener une nouvelle clientèle… On en aurait bien besoin à Grenoble, il y a une baisse générale de fréquentation dans le centre-ville », explique le restaurateur en montrant deux commerces vacants au bout de sa rue.

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A Grenoble, où le centre est marqué par un taux de vacance commerciale relativement élevé et en augmentation (12 % sur l’agglomération grenobloise en 2024, selon la Fnaim Isère, contre 9 % en 2019), et où les commerçants critiquent souvent les mesures de piétonnisation et de stationnement prises par la mairie, l’annonce ne laisse pas indifférent les commerçants.

« Je ne le dis pas trop fort, mais je pense que l’arrivée de Shein est une bonne chose, ça créera du flux de visiteurs », estime le propriétaire de plusieurs restaurants et cafés, dont un voisin des Galeries Lafayette, qui a souhaité garder l’anonymat. « Ça peut ramener du monde en ville, c’est toujours bon à prendre, et puis il en faut pour tous les porte-monnaie », considère quant à elle Sabrina Nichilo, responsable de la boutique de vêtements The Original Shop, qui voit des commerces fermer autour d’elle, avant de tempérer un possible « effet Shein » sur le long terme.

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