Comme les autres parents d’élèves, Feras, boulanger de 45 ans, ne donne pas son nom – par crainte d’être ensuite menacé par les services de sécurité israéliens, pour avoir parlé à la presse. Sa fille de 13 ans n’a pas effectué sa rentrée scolaire, ce lundi 1er septembre. Comme 300 enfants du camp de réfugiés de Chouafat, où sont entassées plus de 30 000 personnes entre les hauts murs de l’enceinte en béton qui sépare le quartier du reste de Jérusalem-Est, occupé illégalement par Israël depuis 1967. « J’ai cherché, mais je n’ai pas trouvé de place », se désole le père de famille, installé dans une des ruelles de l’enclave.

Ce lundi aurait dû être une journée banale de rentrée scolaire, comme pour plus de 2 millions d’élèves en Israël et dans les territoires annexés de Jérusalem-Est. Mais six écoles gérées par l’agence des Nations unies pour les territoires occupés (UNRWA) sont restées portes closes à Jérusalem-Est, dont trois dans le camp de réfugiés de Chouafat, une poche de pauvreté, et désormais de criminalité, délaissée par Israël depuis des années. « Beaucoup de parents m’ont prié de prendre leurs enfants. Je voudrais bien, mais je n’ai pas assez de place », regrette la directrice d’une école en faisant écouter un message tout juste enregistré sur sa boîte vocale : « C’est une mère qui appelle à l’aide. » A l’échelle de Jérusalem, ils seraient ainsi 600 sans affectation, selon les ONG, amplifiant l’absentéisme, plus élevé que dans le reste de la ville, mieux dotée sur le plan scolaire.

La fermeture des écoles remonte au mois de mai. Des militaires israéliens avaient effectué un « raid » pour venir fermer toutes les écoles de l’UNRWA à Jérusalem-Est. Les autorités expliquaient alors appliquer une loi votée en 2024 interdisant toute activité de l’agence des Nations unies sur le sol israélien, une mesure de rétorsion décidée après le 7 octobre 2023 au motif, selon Israël, que des employés de l’UNRWA avaient été impliqués dans l’attaque terroriste lancée par le Hamas depuis Gaza – ce que l’agence a démenti, après enquête, en dehors d’une poignée d’individus.

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