Volmir Cordeiro, lors de la Biennale de la danse de Lyon, le 6 septembre 2025.

Loin, haut et fort. Le lancement de la 21e édition de la Biennale de la danse de Lyon, le 6 septembre, a profité de la propulsion épatante du chorégraphe Volmir Cordeiro. Sur la place de la République, dans la cohue d’un samedi de rentrée, le performer brésilien, épaulé par le percussionniste Washington Timbo, a attrapé la foule en plein élan shopping, l’a maintenue dans ses filets magiques pour l’entraîner comme si de rien n’était dans un cortège vibrant.

Ce phénomène porte bien son titre : Rue. « Et l’empire, c’est la rue ! », tonne au porte-voix Volmir Cordeiro. Créée en 2015, cette pièce, qui s’adapte partout des jardins aux musées, a la peau dure et les os solides. Elle fait sienne le terrain accidenté, se joue des jets d’eau à fleur de bitume et des dénivelés de trottoirs, s’amuse des poubelles où sont dissimulés des accessoires.

Sublimer le territoire urbain

En short et débardeur noir, Cordeiro, le regard aiguisé sous son make-up orange, se jette au sol sans précautions, rebondit, livrant une danse de lutte sèche qui déflagre, accroche l’air. Il parle au public les yeux dans les yeux. Régulièrement, il scande ses déplacements d’éclats du livre ABC de la Guerre (édition L’arche 2015), de l’auteur allemand Bertolt Brecht. Et si la samba est aussi là, elle n’est qu’un marchepied vers la rébellion.

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