De gauche à droite, Pauline Clément (Giuseppina, élève), Jean Chevalier (Filippino, élève), Claire de La Rüe du Can (Felicita, élève) et Denis Podalydès (Monsieur Rigadon, maître de danse) dans « L’ecole de danse » , de Carlo Goldoni, mise en scène Clément Hervieu-Léger, à la Comédie Française, le 4 novembre 2025.

L’apparition de Denis Podalydès en maître de danse autoritaire et dépassé, avec ses mains qui zigzaguent devant lui en guise d’entrechats, restera dans les annales. Héros dupé d’une pièce méconnue de l’auteur vénitien Carlo Goldoni (1707-1793) que l’administrateur de la Comédie Française, Clément Hervieu-Léger, a eu l’excellente idée de mettre en scène, l’acteur le plus capé de la maison de Molière dirige à la baguette ses apprentis danseurs. Les jeunes femmes surtout, dont il entend tirer un profit maximum, quand bien même elles ont envie de tout sauf d’enfiler leur justaucorps pour souffrir des heures à la barre.

Ces réfractaires indisciplinées préfèrent, et de loin, paresser, aimer et flirter dans les bras de leurs prétendants. Même la sœur du pédagogue (fabuleuse Florence Viala), qui ne supporte plus d’être une vieille fille, trouve, en la personne du séduisant Stéphane Varupenne, le courtier qui lui passera la bague au doigt contre une dot sonnante et trébuchante.

Emmenée par la crème des sociétaires (Eric Génovèse, Clotilde de Bayser, Loïc Corbery ou Noam Morgensztern), cette comédie rythmée de Goldoni surprend par sa contemporanéité. Offensive, féministe, ironique, elle donne corps à une révolte de la jeune génération qui défie le patriarcat. Une démonstration d’émancipation étonnante, à cette nuance près que, pour les danseuses en herbe, libération rime avec mariage.

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