
Pour chacun d’entre eux, l’histoire commence de la même façon : un coup de fil, en mai. « Vous avez été tiré au sort. » Pour les 130 citoyens ayant accepté de participer à la convention citoyenne sur les temps de l’enfant, voulue par le président de la République, Emmanuel Macron, et organisée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) entre juin et novembre, ce tirage au sort est arrivé à un moment de vie différent, cueillant au hasard de jeunes parents très au fait et des étudiants qui n’ont pas encore d’enfant ; des professionnels du monde scolaire comme des employés en entreprise ; des habitués de la démocratie participative, d’autres pas du tout. En revanche, « les participants ne sont que des gens qui ont dit “oui”, et ça, c’est déjà un biais », note Gaëlle Toulemonde, 34 ans, qui enseigne l’histoire-géographie dans un collège de l’Isère.
Ceux qui nous ont raconté leur expérience sont âgés de 24 à 62 ans et originaires de tous les coins de l’Hexagone et des outre-mer. Tous n’ont pas accepté de participer pour les mêmes raisons : Matthieu Helias, un ancien éducateur de 40 ans, est venu à chaque session depuis Saint-Denis de La Réunion parce que le sujet a « résonné » avec son parcours. Tout comme pour Gilles Peltret, 62 ans, laboureur en traction animale en Dordogne, qui a été professeur d’équitation.
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