« Et maintenant, flattez-moi, Blaze ! » Dans le film de Gérard Oury, La Folie des grandeurs (1971), Don Salluste, le grand d’Espagne incarné par Louis de Funès, aime à être complimenté par Yves Montand, son valet. « Monseigneur est beau », s’entend-il susurrer, à la fois surpris et ravi. A la cour de Donald Trump, la flatterie s’inscrit dans un autre registre : celui du prix Nobel.
Pour Albert Bourla, le PDG du laboratoire pharmaceutique américain Pfizer, le leadership dont a fait preuve le président des Etats-Unis, en 2020, lors de son premier mandat, pour accélérer le développement et la production d’un vaccin anti-Covid-19, « pourrait typiquement valoir le prix Nobel de la paix », selon une déclaration, publiée mercredi 3 septembre. Il fallait y penser alors que, à ce stade, M. Trump voit d’abord dans ses accomplissements sur le plan géopolitique la justification d’une telle reconnaissance.
Pourquoi une telle pommade ? Lundi 1er septembre, le locataire de la Maison Blanche avait interpellé les laboratoires sur son réseau social, Truth social, leur demandant de « justifier les succès » de leurs médicaments anti-Covid-19, afin de « nettoyer ce gâchis ». M. Trump voudrait ainsi mettre sur le dos de Big Pharma la grave crise qui secoue le système de santé américain, déstabilisé par les coups de boutoir du secrétaire d’Etat à la santé, Robert Kennedy Jr.
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