![Domenica Vasselli, dans sa maison du Plessis-Trévise (Val-de-Marne), le 11 juin 2025. « Après mon arrivée, mon mari [a trouvé] une chambre d’hôtel dans le 12ᵉ arrondissement de Paris. Je ne me souviens pas du nom, mais l’établissement aurait pu s’appeler “La grande misère”. Un lit pour trois, une table, un évier. »](https://img.lemde.fr/2025/06/16/0/0/3000/4500/664/0/75/0/ecaaa00_upload-1-we0rxj58i969-alu-premierjourenfrance-domenica-3.jpg)
« La France est devenue mon pays. Je ne regrette rien, même si mes premiers jours ici ont été marqués par un flot de larmes, loin de ma Sicile natale. Mon mari, ébéniste, travaillait en France depuis 1956. Une entreprise de menuiserie lui avait proposé un contrat, et il n’avait pas pu refuser : chez nous, le travail manquait cruellement. A l’origine, il devait rester un an. Deux ans sont passés, puis trois. Il ne rentrait en Sicile que tous les six mois.
En 1959, je suis tombée enceinte de notre deuxième enfant. Sans la présence de mon mari, c’était dur. En Sicile, les gens parlent beaucoup. Ma mère et ma belle-mère me répétaient de ne parler à aucun homme, pour éviter les ragots. Quand je sortais, j’avais l’impression d’être épiée. C’était étouffant.
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