Lors d’une répétition d’« Antigone », de Pascal Dusapin, donné par l’Orchestre de Paris dirigé par Klaus Mäkelä, mis en scène par Netia Jones, dans la grande salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris, le 6 octobre 2025.

Si les Grecs anciens avaient dû désigner la figure emblématique de la tragédie, il y a fort à parier que la malheureuse élue aurait été Antigone. Le combat mené par la nièce de Créon est perdu d’avance et pourtant elle lutte jusqu’au bout, dans l’espoir d’offrir une sépulture à son frère, Polynice. Fasciné par les personnages mythiques de l’Antiquité, Pascal Dusapin s’est emparé de l’Antigone de Sophocle, à travers le prisme de la traduction allemande réalisée par Friedrich Hölderlin, pour en tirer un ouvrage lyrique donné en création mondiale, mardi 7 octobre, à la Philharmonie de Paris.

Ecrit par le compositeur, le livret repose sur le texte du XIXe siècle sans conserver son ancrage dans l’époque. « Parler d’Antigone, c’est parler de notre monde, à chaque moment de son histoire », résume le musicien dramaturge dans le programme de salle. Onze opéras créés en un peu plus de trois décennies nous ont appris qu’avec Pascal Dusapin (70 ans) on ne parle pas – on ne chante pas – pour ne rien dire. Sous-titrée « opératorio », cette Antigone new-look oscillerait donc entre l’opéra (action scénique) et l’oratorio (représentation figée sans décors ni costumes) ? Netia Jones la dote d’une mise en scène sobre mais efficace.

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