
Des mandalas de couleurs vives, des autoportraits aux messages saisissants, des tableaux de peinture projetés offrent la sensation recherchée d’intimité. A Saint-Paul, principale commune de la côte ouest de La Réunion, la Kaz’Ado, déclinaison locale des maisons des adolescents dans l’Hexagone, entend « démédicaliser le soin ». Ne pas ressembler à l’hôpital dont elle est volontairement éloignée et où les adolescents n’ont, en général, pas envie de se rendre. Installée en centre-ville pour être plus accessible, cette structure dépendant du centre hospitalier Ouest Réunion et de l’établissement public de santé mentale de La Réunion (EPSMR) accueille entre 400 et 500 adolescents et jeunes adultes par an.
Des chiffres significatifs dans une île où, selon une étude sur la santé mentale des jeunes rendue publique mercredi 3 septembre par l’Institut Montaigne, la Mutualité française et l’Institut Terram, 32 % des 15-29 ans disent souffrir de dépression. Le chiffre témoigne d’un niveau plus élevé dans les outre-mer que dans l’Hexagone. « Ici, nous sommes en première ligne », observe la pédiatre Sandrine Ernould, l’une des deux responsables de la structure. « Nous ne proposons pas des prises en charge psychiatriques lourdes mais nous nous consacrons à la problématique [propre aux adolescents], détaille la psychiatre Cécile Jean-Baptiste. Ce qui est en lien avec des symptômes d’anxiété, de dépression, des difficultés de vie, le harcèlement scolaire ou sur les réseaux, les troubles identitaires et les conflits familiaux ou avec d’autres jeunes. »
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