Le ministre sud-africain des finances, Enoch Godongwana, lors d’une réunion avec ses confrères du G20, à Durban, le 17 juillet 2025.

L’Afrique du Sud, premier pays du continent africain à présider le G20, a estimé, jeudi 17 juillet, que les perspectives de croissance étaient menacées, notamment, par les « barrières commerciales » et les « nouveaux risques géopolitiques », plaidant pour une revitalisation du multilatéralisme. Pretoria a fait de la soutenabilité de la dette et de la résilience climatique pour les pays en développement une priorité de sa présidence.

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Mais ces objectifs sont largement éclipsés par le bouleversement des règles du jeu mondial imposé par le président américain, Donald Trump. Et la tâche de la présidence sud-africaine est rendue d’autant plus délicate que l’administration Trump a multiplié les attaques contre le gouvernement de Pretoria concernant une prétendue « persécution » des fermiers blancs.

« Alors que l’inflation ralentit progressivement et que les conditions financières ont commencé à se stabiliser dans certaines régions, l’incertitude continue de peser lourdement sur les perspectives de croissance mondiale », a déclaré le ministre sud-africain des finances, Enoch Godongwana, en ouverture d’une réunion de deux jours des ministres des finances du G20 près du Durban (est). « L’augmentation des barrières commerciales, les déséquilibres mondiaux persistants et les nouveaux risques géopolitiques sont des préoccupations importantes », a-t-il ajouté. Ces défis, associés aux effets du changement climatique, risquent de rendre les objectifs de développement durable « encore plus hors d’atteinte », a-t-il estimé.

Surtaxes douanières

L’Afrique du Sud, visée par des surtaxes douanières américaines de 30 % qui doivent entrer en vigueur le 1er août, est affectée, comme d’autres pays du continent, par les coupes drastiques des aides américaines au développement. Le ministre américain du Trésor, Scott Bessent, n’a pas fait le déplacement à Durban. Il était déjà absent lors d’une précédente réunion en février. Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, avait également snobé une réunion des ministres des affaires étrangères du groupe. Les Etats-Unis succéderont à l’Afrique du Sud à la tête du G20 dans la foulée du sommet des chefs d’Etat à Johannesburg, les 22 et 23 novembre. La participation de Donald Trump y est encore incertaine.

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« Nous avons un rôle essentiel à jouer dans la revitalisation et le renforcement du multilatéralisme […] en encourageant une action collective face aux défis mondiaux qu’aucun pays ne peut résoudre seul », a souligné Enoch Godongwana. De son côté, le ministre allemand des finances, Lars Klingbeil, évoquant devant la presse une période de « bouleversements internationaux et d’incertitude », a fait part de la volonté de son pays de « renforcer [ses] partenariats au sein de l’ordre mondial multilatéral ».

Le G20, composé de 19 pays et de deux organisations régionales (l’Union européenne et l’Union africaine), représente plus de 80 % du produit intérieur brut mondial.

Le Monde avec AFP

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