« Hello Rosa New York » (1973), de Frank Bowling.

Qui a déjà vu le « rayon vert » ? Il serait « d’un vert merveilleux, d’un vert qu’aucun peintre ne peut obtenir sur sa palette, d’un vert dont la nature, ni dans la teinte si variée des végétaux, ni dans la couleur des mers les plus limpides, n’a jamais reproduit la nuance ! », décrit Jules Verne dans son roman du même nom, paru en 1882. Cette vision fantasmatique du dernier rayon lancé par le soleil couchant a inspiré la peintre Flora Moscovici : elle a envahi le hall de la Villa Carmignac, sur l’île de Porquerolles au large d’Hyères (Var), avec une fresque au vert boréal, nuances irisées dans lesquelles le regard se noie.

Lire le reportage (en 2018) : Article réservé à nos abonnés Sur l’île de Porquerolles, le trésor révélé des Carmignac

Un paysage en salle close, abstrait et immersif : ainsi s’ouvre l’exposition « Vertigo », imaginée par son commissaire, Matthieu Poirier, comme la mise en scène « d’une abstraction perceptuelle, incarnée, qui nous désoriente et peut se lire comme une persistance de la peinture de paysage, qu’on a dit disparue depuis les années 1940 ».

En écho aux horizons de rêve de l’île de Porquerolles, les artistes rivalisent pour nous faire tomber dans ce vertige : la sensation d’un monde qui à la fois échappe et enchante. « Le dialogue avec le site et le contact intense qu’il offre avec les éléments a été fondamental dans la conception de l’exposition », décrypte son commissaire, spécialiste de l’abstraction d’après-guerre et de l’art cinétique. L’idée était de casser « la carte postale », mais aussi de poser la question d’un sublime abstrait ; de proposer un vertige des sens comme du sens.

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