« Alcove » (1946), d’Ithell Colquhoun.

Quand Ithell Colquhoun est morte, en 1988, à 81 ans, sa disparition est passée inaperçue. Cet été, la Tate Britain lui consacre une rétrospective très complète à Londres, qui a d’abord été présentée à la Tate St Ives, dans les Cornouailles, où l’artiste a passé une grande partie de sa vie. La reconnaissance est aussi visible que tardive. En France, où l’artiste était aussi peu connue, elle en est à ses débuts : quelques toiles dans les expositions « Surréalisme au féminin ? », au Musée de Montmartre, en 2023, et dans « Surréalisme » au Centre Pompidou, en 2024. Ce devrait être les signes annonciateurs d’une exposition française de plus grande ampleur.

De la Tate Britain, on ressort avec la conviction que peu de ses contemporains ont montré autant de constance, de résolution et d’audace dans leurs recherches. Colquhoun est moins soucieuse d’être comprise que d’aller au bout de ses pensées et de ses interrogations. Elle ose peindre et exposer dès la fin des années 1920 des œuvres qui n’acceptent ni les règles habituelles de la décence, ni les principes ordinaires de la rationalité – et cela alors que sa situation de femme artiste ne peut évidemment que lui valoir un surcroît de réprobation. L’une de ses toiles les plus transgressives emprunte son titre à la mythologie antique : Scylla, de sa série « Méditerranée », en 1938.

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