
Costumes, paroles manuscrites, partitions, photos… Un lieu d’exposition permanent dédié à la légende du rock David Bowie ouvre ses portes, samedi 13 septembre, à Londres, avec l’ambition d’éclairer la vie et l’œuvre de l’artiste mort en 2016. Installé dans la Storehouse du Victoria and Albert Museum (V&A), la nouvelle antenne de ce prestigieux musée, cet espace fait la part belle à quelque 90 000 pièces issues des archives personnelles du chanteur, dont de précieuses missives qui documentent les années où le musicien tentait de percer.
« Je ne pense pas que j’aurais pu supporter tous les revers qu’il a subis et continuer à sourire, plein de confiance et de combativité », écrit son père, Haywood Jones, dans une lettre adressée à une entreprise où Bowie espérait pouvoir travailler.
Une autre, datée de juillet 1968 et envoyée par le label Apple Records à l’entourage de l’artiste, atteste des refus qu’il a essuyés à ses débuts. « Nous ne pensons pas qu’il [David Bowie] corresponde à ce que nous recherchons actuellement », est-il notamment écrit.
Le centre documente aussi l’influence durable de l’interprète de Let’s Dance sur les artistes qui lui ont succédé. Pour ce faire, il dévoile une lettre de la pop star américaine Lady Gaga : « J’ai l’impression que toute ma carrière a été une tentative artistique pour que vous me remarquiez », écrit-elle dans sa missive.
Possibilité de consulter d’autres archives
Au total, seuls 200 objets sont exposés au public, mais les visiteurs ont la possibilité de consulter, sur demande, d’autres pièces conservées dans les réserves. Parmi elles, la clé de l’appartement berlinois que Bowie partageait avec Iggy Pop à la fin des années 1970.
D’autres documents révèlent des projets non aboutis, dont une adaptation du roman 1984, de George Orwell. L’artiste envisageait également de mettre en scène une comédie musicale inspirée du Londres du XVIIIe siècle.
Les costumes de scène des personnages Thin White Duke ou Ziggy Stardust, des guitares, ou encore des œuvres de fans viennent compléter cette plongée dans l’univers de l’artiste. « Nous avons eu la chance de recevoir ces archives dans un état particulièrement bien structuré », souligne Sabrina Offord, du V&A. Dès les années 1990, explique-t-elle à l’Agence France-Presse, l’artiste « envoyait des objets à son équipe avec des notes sur le contexte et sa vision de leur place au sein de son œuvre ».