Des manifestants acclament des membres de l’armée malgache lors d’une manifestation à Antananarivo, la capitale de Madagascar, samedi 11 octobre 2025.

Le président malgache, Andry Rajoelina, a déclaré, dimanche 12 octobre, qu’une « tentative de prise du pouvoir illégale et par la force » était en cours, au lendemain du ralliement d’un contingent de soldats aux côtés de milliers de manifestants antigouvernementaux dans la capitale, Antananarivo.

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« La présidence de la République souhaite informer la nation et la communauté internationale qu’une tentative de prise du pouvoir illégale et par la force, contraire à la Constitution et aux principes démocratiques, est actuellement en cours sur le territoire national », a déclaré M. Rajoelina dans un communiqué. « Le dialogue est la seule voie à suivre et la seule solution à la crise à laquelle le pays est actuellement confronté », a-t-il ajouté, appelant à « l’unité ».

De leur côté, des officiers du contingent de l’armée qui a rejoint samedi les manifestants ont affirmé dimanche avoir pris le contrôle des forces armées et appelé les forces de sécurité à « refuser les ordres ».

« Désormais, tous les ordres de l’armée malgache, qu’ils soient terrestres, aériens ou militaires, émaneront du quartier général du Capsat [Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques] », ont annoncé ces officiers dans une déclaration vidéo.

En 2009, cette base, située à la périphérie de la capitale malgache, avait déjà mené une mutinerie lors du soulèvement populaire qui avait porté au pouvoir l’actuel président.

Une nouvelle manifestation est prévue dimanche matin dans la capitale malgache, tandis qu’une cérémonie de funérailles d’un soldat tué lors d’une manifestation la veille était en cours.

Des officiers de la gendarmerie accusés de violences

La manifestation de samedi à Antananarivo a été l’une des plus importantes depuis le début de la contestation le 25 septembre, lancée par le mouvement Gen Z pour protester contre les coupures d’eau et d’électricité et qui s’est transformée en une remise en cause des responsables politiques au pouvoir, à commencer par le président Andry Raojelina.

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Des soldats avaient rejoint les milliers de manifestants, appelant les forces de sécurité à « refuser les ordres de tirer » sur la population et condamnant la répression policière récente. Ils ont affronté les gendarmes devant une caserne et sont entrés dans la ville à bord de véhicules militaires pour rejoindre les manifestants sur la symbolique place du 13-Mai, devant la mairie d’Antananarivo, où ils ont été accueillis par des acclamations et des appels à la démission de Rajoelina.

Des officiers de la gendarmerie, accusés de violences contre les manifestants, ont publié dimanche matin une déclaration vidéo reconnaissant « des fautes et des excès lors de [leurs] interventions » et appelant à la « fraternité » entre l’armée et les gendarmes. « Nous sommes là pour protéger, pas pour terroriser », ont-ils déclaré, ajoutant que « désormais, tous les ordres viendront uniquement » du quartier général de la gendarmerie.

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Samedi soir, le nouveau premier ministre, Ruphin Zafisambo, a assuré que le gouvernement, « qui se maintient fermement », était « prêt à collaborer et à écouter toutes les forces : les jeunes, les syndicats et l’armée ». « Madagascar ne pourra pas résister à d’autres crises si cette division entre les citoyens persiste », a poursuivi le général Zafisambo dans un bref discours filmé. De son côté, la présidence a publié un communiqué assurant que le président Andry Rajoelina « rest[ait] dans le pays » et « continu[ait] de gérer les affaires nationales ».

Au moins 22 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations et plus d’une centaine blessées, d’après un bilan des Nations unies. Le président Rajoelina a démenti des « nombres erronés » mercredi, estimant les « pertes de vies » à 12, tous « des pilleurs, des casseurs », selon lui.

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Le Monde avec AFP

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