L’acteur Juanma Navas dans le rôle du général Alfonso Armada, sur le tournage de la série « Anatomie d’un instant », à Madrid, le 31 mars 2025.

Pour arriver jusqu’au plateau d’Anatomie d’un instant, il faut quitter l’autoroute Madrid-Valence par une sortie à peine signalée. La petite route mal goudronnée qu’on a prise devient un chemin de terre qui serpente sur le plateau, entre des champs de maïs sur lesquels vont et viennent de gigantesques arroseurs. Une ferme abandonnée se distingue par la masse d’automobiles très urbaines qui s’agglutinent autour d’elle sous le soleil caniculaire de ce début d’été. Sous le hangar, on a installé une cantine. Un bâtiment tout en longueur, qui ressemble furieusement à une porcherie désaffectée, est isolé du reste du monde par un sas. Une fois franchi celui-ci, on pénètre dans une longue salle au fond de laquelle siègent des juges en uniforme.

Un membre de l’équipe explique cette délocalisation déconcertante du tournage de l’une des séries les plus attendues en Espagne : « Le chef décorateur [Pepe Dominguez del Olmo] a cherché partout un volume qui permet de faire entrer le plafond dans le champ, comme la vraie salle d’audience. Il n’a trouvé que ça. » Le procès en question, qui tient lieu de dernier acte à Anatomie d’un instant, s’ouvrit en février 1982, dans un local aménagé en salle d’audience du quartier militaire de Campamento, à Madrid, un an après la tentative de coup d’Etat qui tenta d’interrompre le cours de la transition démocratique espagnole qui suivit la mort du dictateur Francisco Franco en 1975.

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