Diane Clere et Charlotte Gironde dans la plaine de Pierrelaye-Bessancourt (Val-d’Oise), le 28 août 2025.

Armée de jumelles et d’un filet à papillon, Charlotte Gironde se fraie un chemin à travers les orties. « On est là pour voir comment la diversité des espèces évolue avec les changements d’habitats », explique l’écologue. Car, même si les arbrisseaux se distinguent à peine des hautes herbes, la plaine de Pierrelaye-Bessancourt (Val-d’Oise) dans laquelle elle et sa collègue s’enfoncent est peu à peu en train de devenir une forêt de 1 340 hectares.

« La forêt de Maubuisson, par son échelle et son contexte périurbain, est une initiative inédite en France », affirme fièrement Charles Cohen, chef de projet boisement à l’Office national des forêts (ONF). Lancé en 2013, le projet a déjà vu la plantation de plus de 600 000 arbres depuis 2019, date des premières plantations. A terme, un million d’arbres seront plantés en dix ans. « C’est une opportunité unique de créer la forêt du XXIIe siècle, pensée aujourd’hui pour les conditions de demain », s’enthousiasme-t-il.

A Maubuisson, l’ONF expérimente la « migration assistée », en plantant des essences originaires de régions plus chaudes, qui seront mieux adaptées au climat francilien en 2100. Et chaque parcelle de 10 hectares accueille de quatre à huit essences différentes – parmi la soixantaine testée sur le site –, pour assurer la résilience de la forêt face aux déficits hydriques, maladies et parasites – des facteurs aggravés par le réchauffement climatique, dont « la réalité se fait déjà sentir », insiste l’ingénieur.

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