L’épidémie de choléra à Mayotte a touché 65 personnes, dont une enfant de 3 ans morte mercredi, a annoncé vendredi 10 mai le ministre chargé de la santé, Frédéric Valletoux, en déplacement dans l’archipel. Il a affirmé que 3 700 personnes avaient été vaccinées. Il n’y a « pour l’instant qu’un seul foyer », le quartier Kirson à Koungou, a-t-il déclaré sur RTL, tout en relevant une « lente élévation du niveau de personnes touchées ».

L’épidémie « est sous contrôle » et « circonscrite », grâce à « une intervention des services de santé sur la vaccination, la prise en charge, l’accompagnement des personnes touchées », a assuré M. Valletoux.

L’épidémie a démarré « le 18 mars » dans le 101e département français, situé dans l’océan Indien, a rappelé le ministre, avec des premiers cas « arrivés des Comores » voisines, où l’épidémie a déjà fait 98 morts, selon le dernier bilan officiel.

« La stratégie vaccinale pour le choléra n’est pas de vacciner tous azimuts et à l’aveugle », mais « par paliers », avec une vaccination de l’entourage des personnes touchées et des gens ayant été en contact avec celles-ci dans les dernières quarante-huit heures, a expliqué le ministre.

Seulement un hôpital pour 310 000 habitants

A Mayotte, plus de 3 700 personnes ont été vaccinées dans le seul quartier Kirson, a-t-il assuré. « Des stocks, on en a. Il y a aujourd’hui à peu près 7 000 vaccins sur l’île ; 6 000 vaccins arrivent la semaine prochaine. On a encore des doses possibles et dans des volumes plus importants pour le début de l’été. »

Par ailleurs, alors que le choléra se transmet notamment par des eaux contaminées par la bactérie, « l’Etat va continuer des distributions d’eau autant que nécessaire » et « des rampes d’eau ont été installées dans certains quartiers », a précisé M. Valletoux.

Venus de l’Hexagone, 86 réservistes, infirmiers et médecins, sont arrivés sur l’île, a-t-il ajouté. M. Valletoux a reconnu les difficultés auxquelles sont confrontés le système de santé local et les soignants. L’archipel ne compte qu’un hôpital et cinq urgentistes, pour quelque 310 000 habitants, selon des chiffres officiels de la population, probablement largement sous-estimés.

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« Les équipes ici souffrent parce qu’elles sont soumises en permanence et depuis longtemps à des rythmes extrêmement tendus », a-t-il constaté. « Des travaux » d’extension et de modernisation de l’hôpital, pour 242 millions d’euros, doivent « démarre[r] dans quelques semaines », a-t-il dit. Les pouvoirs publics se sont par ailleurs engagés à « construire un deuxième hôpital dans une autre partie de l’île ».

Le Monde avec AFP

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