Seize personnes ont été interpellées à Mayotte dans le cadre d’une opération contre un réseau criminel impliqué dans l’immigration clandestine et la traite d’êtres humains, a appris l’Agence France-Presse, lundi 15 septembre, de sources policières et judiciaires.

Selon le procureur de la République de Mamoudzou, Guillaume Dupont, l’opération s’inscrit dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « proxénétisme aggravé en bande organisée, aide à l’entrée, la circulation ou au séjour irrégulier d’étrangers en France, et traite d’êtres humains au préjudice de femmes de nationalité malgache ».

Au total, 16 personnes ont été placées en garde à vue dans la nuit du 7 au 8 septembre. Douze d’entre elles – des hommes et des femmes nés entre 1957 et 2006 – ont été mises en examen et dix ont été placées en détention provisoire au centre pénitentiaire de Majicavo, a ajouté le parquet dans un communiqué.

Selon la gendarmerie, le réseau acheminait chaque mois plusieurs centaines de personnes en situation irrégulière de Madagascar vers Mayotte et exploitait certaines jeunes femmes, isolées et vulnérables, en les contraignant à se prostituer.

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Etroite collaboration

Les mis en cause sont de nationalité malgache, comorienne et française, a précisé la gendarmerie. Vingt-deux femmes malgaches en situation irrégulière ont également été retrouvées.

L’ampleur du réseau aurait permis de blanchir plus de 207 000 euros, selon le parquet qui ajoute que près de 6 000 euros, un pistolet d’alarme, un taser, un véhicule et cinq moteurs de bateau ont été saisis lors des perquisitions.

Ce démantèlement a été rendu possible grâce à une étroite collaboration entre l’office de lutte contre le trafic illicite de migrants et la section de recherches de Mamoudzou, souligne le parquet. Les mis en cause risquent jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle et 3 millions d’euros d’amende.

Mayotte, département français de l’océan Indien, est confrontée à une forte pression migratoire. L’île, séparée des Comores par 70 kilomètres de mer, est régulièrement la cible de traversées clandestines à bord d’embarcations de fortune, et près de la moitié de la population mahoraise est de nationalité étrangère, en majorité comorienne.

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Le Monde avec AFP

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