Les applaudissements fusent, comme une manière de saluer une décision « historique », dont la portée réelle demeure incertaine. « La France reconnaît aujourd’hui l’Etat de Palestine » : la petite phrase prononcée par Emmanuel Macron, lundi 22 septembre, dans l’enceinte des Nations unies (ONU), à New York, permet au chef de l’Etat de tenir l’engagement pris pendant l’été, dans l’espoir de sauver ce qui peut l’être de la « solution à deux Etats », à l’heure où Israël fait tout, à Gaza comme en Cisjordanie, pour réduire à néant la perspective d’un Etat palestinien coexistant un jour en voisin.

Le président français savoure le moment. A peine arrivé au siège de l’ONU, il s’offre un bain de foule au milieu des chefs d’Etat présents, dont le roi Abdallah II de Jordanie et le nouvel homme fort syrien, Ahmed Al-Charaa, pressés de le voir faire le pas qu’aucun de ses prédécesseurs à l’Elysée n’a franchi. Il monte ensuite à la tribune pour présider une « conférence sur les deux Etats », coorganisée avec l’Arabie saoudite. Emmanuel Macron prend d’autant plus la lumière que le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, a décidé contre toute attente de ne pas intervenir, même en visioconférence.

Quelques instants plus tard, le discours du chef de l’Etat marque le point d’orgue d’un vaste mouvement de reconnaissance enclenché à son initiative ces derniers mois, et considéré par Jean-Noël Barrot, le ministre des affaires étrangères démissionnaire, comme une « grande victoire » pour la France : Andorre, Monaco, Malte et Saint-Marin lui emboîtent le pas. Le Danemark fait une ouverture en ce sens. La Belgique s’engage également, mais sous conditions. Le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal ont, quant à eux, reconnu la Palestine la veille.

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